Dans un futur lointain, deux robots domestiques décident de fuir leur habitation, car ils développent des sentiments l'un pour l'autre. Ne pouvant avoir d'enfants, ils construisent un robot chenille qu'ils adoptent comme un fils mais leur fuite ne pas va pas être acceptée par les autorités.
Totalement inédit en France, bide intersidéral à sa sortie au point qu'il a poussé son réalisateur Allan Arkush vers les portes de la télévision, Heartbeeps est un véritable OFNI. Mais sous ses abords assez étranges et parfois proches du mauvais goût, c'est un film qui m'a toujours attiré, et que je rêvais de voir depuis des années. Pour l'anecdote, ça m'a même poussé à acheter un lecteur blu-ray américain pour le découvrir enfin !
Si je dois être honnête, la principale raison est que la musique est composée par John Williams, et c'est sa seule incursion dans l'électro ainsi que le synthétiseur, et c'est une B.O. que j'écoute encore très souvent, car certains morceaux, comme Crimebuster, sont clairement extraordinaires, et nous permettent d'écouter une part inconnue du compositeur.
Quant au film en lui-même, je dois dire qu'il est assez étrange, les deux acteurs principaux, Andy Kaufman et Bernadette Peters, sont maquillés sous des tonnes de prothèses signées Stan Winston et je trouve que c'est très réussi, donnant à l'un un effet bois, tandis que l'autre ressemble à du fer. Pour le petit robot, c'est clairement une copie de R2D2. Même si on croise quelques autres acteurs comme Randy Quaid ou Dick Miller, c'est clairement les robots qui sont en tête d'affiche pour une histoire d'amour entre machines, sans aucun contact, avec seulement les yeux des acteurs pour donner un supplément d'âme. Quelque part, ça rejoint l’œuvre d'Andy Kaufman, à savoir qu'avec ce robot nommé Val, c'est un avatar de lui-même comme pouvait l'être Tony Clifton, un homme qui parait lisse, mais pourvu d'une certaine émotion. Tout comme Bernadette Peters qui ressemble à un fée, donnant au film un aspect conte bienvenu qui trouvera son acmé dans les dernières minutes, lors de leur fuite improbable en forêt, quand bien même leurs batteries se déchargent peu à peu...
Je n'irais pas dire que c'est réussi, car ça manque clairement de rythme malgré que ça soit assez court, mais c'est indubitablement une curiosité, le seul rôle d'envergure d'Andy Kaufman, et je le répète, une musique fabuleuse.