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Heat
7.8
Heat

Film de Michael Mann (1995)

Il y a des jours comme ça, qu'on attend plus que d'autres. Des jours où toutes les promesses du plaisir se cristallisent dans sa contemplation, des jours sans gloire apparente, sans tribut, sans la moindre réminiscence méphitique, sans l'oppression de la masse ni le spectre lancinant d'un bonheur balisé.

Des jours où tous les paradigmes ne font qu'un, unité parfaite au cœur du chaos et à l'orée desquels s'esquisse l'ataraxie la plus achevée.

Des jours comme ça, il en advient parfois le long de l'existence, rarement, mais leur manque ne fait que les rendre supérieurs aux autres.

Regarder Heat un de ces jours là...

Je ne sais pas pourquoi j'aime autant ce film, peut-être est-ce dû à la manière que Michael Mann a de dépeindre des personnages profondément humains, parfois piégés dans leurs contradictions, leurs rêves déchus et leurs errances solitaires.

Peut-être aussi parce que Vincent et Neil sont exactement les mêmes types, juste d'un côté différent de la barrière et que par conséquent, le manichéisme habituel de l'opposition gentil/pas gentil n'est pas. Au fur et à mesure que l'intrigue avance et que la traque se poursuit, le respect mutuel entre les deux se fait de plus en plus évident; à tel point que sans même connaitre la fin, on sait que ça va très mal tourner. Seulement, on ne le veut pas. Cette dualité qui fait du braqueur et du flic deux entités qui se comprennent et se respectent au plus haut point est extrêmement bien rendue et c'est ce qui les rend touchants.

Bien sûr, ils ne sont pas les seuls à tenir le haut du pavé de l'intrigue et à mes yeux, tous les autres personnages sont importants. Que ce soit la belle-fille de Vincent, dont la tentative de suicide est le symbole de son échec en tant que père et mari, Eady qui offre un salut éphémère à Neil, Charlene qui n'hésite pas à mettre sa propre liberté en péril pour sauver Chris et évidemment Waingro, le véritable vecteur du chaos, assassin et perfide qui en sous-pente façonne les évènements.

Le dernier plan, soutenu par la musique de Moby (God Moving Over The Face Of The Waters), est absolument magnifique. Il signe le terme d'une histoire à la fois haletante et lancinante, noire et pleine d'espoir, souvent cruelle et toujours juste dans son traitement et sa mise en image.

Bref, merci monsieur Mann, je suis bien d'accord lorsque l'AFI désigne Heat comme le meilleur film policier de tous les temps.

Pour moi, il l'est...
Samsara
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 10 Films et Ces films vus un milliard de fois dont je ne me laisserai jamais.

Créée

le 19 janv. 2011

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Samsara

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