100 % garantie sans spoil. Je ne parle même pas de l'histoire...
Il est des mouvements de caméra qui vous bouleversent... Chez moi c'est le travelling avant, quand la caméra suit le personnage sur un trajet. Tout a commencé avec la claque d'Elephant de Gus Van Sant et plus récemment dans Birdman d'Alejandro González Iñárritu.
Il est des procédés de narration qui vous bouleversent... Chez moi c'est le flash-back, cette parenthèse dans le récit qui bouscule notre première vision des choses. Le récent chapitre des 4 nouveaux voyageurs dans les 8 salopards de Tarantino en est un parfait exemple et sans doute le meilleur moment du film.
Il est des interprétations qui vous bouleversent... Chez moi c'est rarement la performance à oscars, celle où on se dit quand même ce Tom Cruise, qu'est-ce qu'il est fort de se chier dessus dans Né un 4 juillet. Non il s'agit plutôt de celle où l'acteur ne joue pas seulement la scène mais les dizaines d'années qui la précèdent. Une fois de plus Birdman apparaîtra comme une évidence avec un incroyable Michael Keaton.
Il est des montages qui vous bouleversent.... Chez moi ce sont ceux où l'ellipse est reine, à l'image de la gouttière en BD, le spectateur fait sa part de boulot et pour peu qu'on soit dans un bon jour...
Et bien Hector c'est un peu tout ça : des travellings fabuleux comme quand Hector rejoint ses camarades d'infortune et met sa valise en sécurité, des flashbacks non pas visuels mais sonores avec ces rires d'enfant sortis d'on ne sait où, le jeu exceptionnel de Peter Mullan qui transpire d'humanité en portant en chaque scène 15 années de fuite en avant, les ellipses qui arrachent le film à tout voyeurisme.
Bref il est des films qui vous bouleversent. Hector est de ceux là. Ah oui j'oubliai, nous étions 3 dans la salle. En face Tarantino faisait le plein en offrant pourtant beaucoup moins de cinéma.