Dès son premier film, John Cameron Mitchell nous entraîne dans un monde bien à lui, à la fois drôle, délirant et ancré dans un profond malaise, construisant son univers autour de sa propre expérience (toute proportions gardées, bien entendue)et ses angoisses, mixés à un imaginarium glamrock et délicieusement kitsch. En découle une sorte de faux biopic musical follement entraînant (la bande originale est sensationnelle), croisement génial et instantanément culte entre David Bowie et le "Rocky Horror Picture Show", d'une poésie à toute épreuve et faisant preuve d'une infinie tendresse envers son anti-héros aussi attendrissant que parfois cruel, campé à merveille par le cinéaste lui-même.