Dietrich Brüggeman aime faire le grand écart entre chacun de ses films. Le voici de retour avec une comédie satirique osée, qui traite du néonazisme et de sa banalisation dans l’Allemagne moderne. Le film est clairement une farce qui n’hésite pas à recourir à des stratagèmes et des retournements de situations grotesques, renforcés par des dialogues acérés. Tout le monde en prend pour son grade, aussi bien les groupuscules que les autorités et les politiques, et enfin les intellectuels bien pensants. Heil va même plus loin, en pointant davantage du doigt l’incompétence des autorités face aux groupuscules néonazis plutôt que l’existence de ces derniers.
Le film manque quand même d’un niveau de lecture plus profond, et va rester finalement assez superficiel. Certaines séquences sont très réussies dans leur absurdité, mais au final cette comédie est tellement décalée qu’elle banalise elle-même ce qu’elle dépeint, car tout le monde y parait franchement incompétent, et donc pas bien dangereux.