"Hélas pour moi" est un film qui ne peut guère paraitre cohérent qu'à son auteur. Comme il en a pris l'habitude, Godard s'applique à brouiller sa réflexion dans une histoire sans queue ni tête, où on tente, tant bien que mal, de discerner le sens d'une idée. Des allusions politiques, des références à l'art, et au cinéma en particulier, ou des considérations philosophiques s'intercalent dans un récit dont on devine -c'est déjà ça- qu'il traite de Dieu et des hommes.
Ce discours théologique est inintelligible tant par sa complexité sur le fond que par sa forme, par la mise en scène insaisissable de Godard. Les textes se chevauchent, le montage saccadé casse la narration et les quelques personnages qui passent devant la caméra, tels des ectoplasmes, ont fini par m'étourdir. Garrotter par le style du cinéaste, Gérard Depardieu participe sans réellement exister, sinon par son charisme qui, associé à l'image de Dieu, justifie seul sa présence ici.