Bien qu'on l'ait lue et vue à de nombreuses reprises, l'histoire de Troie est toujours passionnante voire même fascinante, surtout lorsque c'est Robert Wise qui se charge d'adapter le récit d'Homère, avec en plus Raoul Walsh et Sergio Leone dans les équipes techniques.
Ici, Robert Wise opte pour un point de vue assez classique alors que le péplum était en vogue à Hollywood. Il rend l'oeuvre assez efficace mais dans le même temps, ses défauts vont aussi apparaître au grand jour. Effectivement, comme l'évoque le titre, Wise s'intéresse surtout à Hélène et le couple qu'elle forme avec Paris, oubliant un peu les autres personnages dont certains sont pourtant très intéressants, et finalement tout cela manque vraiment d'ambition et Hélène de Troie n'est pas l'immense fresque attendue.
De plus, l'oeuvre manque vraiment d'une réelle et forte dimension pour dépasser la simple lecture de l'histoire afin de proposer réflexions ou pensées sur cette guerre, où finalement ne ressort que l'amour maudit des deux protagonistes. Si c'est réellement dommage, Hélène de Troie n'en reste pas moins un divertissement plutôt correct et efficace, où on se rend compte que le scénario n'est pas vraiment à la hauteur de ce que peut montrer Wise, ainsi que l'investissement et la production.
En effet, la production est assez gigantesque, digne de ce qu'Hollywood était capable d'offrir en ces temps-là, avec de fastes et beaux décors, permettant une meilleure immersion, surtout que la réalisation en cinémascope est parfaite. Certaines scènes restent vraiment remarquables, notamment celles guerrières, Wise montrant un réel savoir-faire, tandis que les acteurs (dont Brigitte Bardot dans un petit rôle) se montrent à la hauteur du projet.
Si Hélène de Troie montre quelques faiblesses dans l'écriture ainsi que l'atmosphère proposée, ça n'en reste pas moins une oeuvre assez efficace, bénéficiant notamment d'une production pharaonique et du savoir-faire du futur metteur en scène de West Side Story.