Parfois, si vous souhaitez vous faire des amis et devenir populaire, vous devez faire quelques concessions, comme sortir de votre plein gré pour intégrer une confrérie universitaire. Mais pour cela, vous devrez aussi subir leur traditionnel rite d’initiation visant à vous infliger une série d’épreuves et d’humiliations. C’est bien connu, qui aime bien châtie bien. Pourtant, la position de bizuté peut souvent s’avérer difficile à assumer, surtout lorsqu’il s’agit comme ici de passer la nuit dans un manoir hanté, où l’ancien propriétaire aurai tué toute sa famille 12 ans plus tôt. Ça tombe bien, car ce soir c’est l’anniversaire du fait divers, et le maître de la fraternité invite ses nouveaux bizuts à venir coucher à la lueur des chandeliers, alors qu’un des enfants aurait survécu au massacre et errerai depuis dans les couloirs de la sinistre demeure, enfin du moins d’après ce qu’on raconte...
Des cris d’effrois retentissent dans la nuit, et aucune échappatoire à l’horizon si ce n’est un vaste mur de pierre et un rideau de fer cadenassé aux pointes acérés, et si l’envie vous preniez de l’escalader, vous pourriez bien vous y empaler. Mais qu’elle est donc la raison de tous ces cris ? Une simple blague du genre potache, agrémenté de quelques pièges et de farce et attrapes en tout genre disséminés ici et là mais qui vont vite retomber à plat, si ce n’est cette superbe apparition spectrale d’un zombie flanquant la peur de sa vie à cette chère Linda Blair, un chouette trucage optique digne du manoir hanté de Disney dont on ne connaîtra jamais l’origine (est-ce une projection, une hallucination ou une véritable manifestation ?). Que c’est drôle de surgir d’un placard pour flanquer la frousse aux copains. Mais la partie ne sera que de courte durée, car la légende disait vrai.
Sans grande surprise, une série de meurtres brutaux vont être commis avant que les derniers survivants ne tentent de prévenir les autorités. Mais comme le garçon qui criait au loup, ils vont se heurter à l’incrédulité des policiers, alors l’un d’entre eux va se la jouer Charles Bronson et s’emparer d’un fusil à pompe dans le commissariat avant de retourner au champ d’horreur et d’escalader le portail sans y laisser une couille. Mais alors qu’il croit avoir abattu l’horrible monstre tapi dans le sous-sol de la maison, un autre forcené lui aussi défiguré va lui tomber sur le civet. Au milieu de tout ce bordel, il y a donc Linda Blair, révélé 8 ans plus tôt pour son interprétation dans l’Exorciste de William Friedkin, et qui ne parviendra jamais vraiment à se défaire de son étiquette de « Scream Queen » de Série B, alors autant l’assumer à fond, surtout après son arrestation pour détention et trafic de cocaïne. Une erreur qui la reléguera d’emblée à une carrière dans le cinéma d’exploitation.
Si Hell Night a si bien marché dans les Vidéoclubs de l’époque, ce n’est pas tant grâce à la présence de son actrice fétiche un peu laissé au second plan, mais plutôt grâce au soin apporté à son ambiance oppressante ainsi qu’à son décor gothique éclairé à la bougie tout droit sorti d’un film de la Hammer, tandis que d’autres slasher se contenterons bêtement de plagier le camp de Crystal Lake tout en réemployant les mêmes mécaniques que Vendredi 13 , sans saveur ni originalité. Le film de Tom DeSimone partage en revanche quelque point commun avec une autre production du même genre sortie peu de temps avant, en l’occurrence Terror Train bénéficiant lui aussi de la présence d’une héroïne iconique en la personne de Jamie Lee Curtis ayant à faire face à un mystérieux tueur décimant un à un les passagers costumés d’un train, d’autant qu’il est également question d’un bizutage du genre mortel.
Tu veux ta dose de frissons et d’adrénaline pour Halloween ? Rends-toi sur l’Écran Barge où tu trouveras des critiques de films réellement horrifiques, situés à mi-chemin entre le fantasme et le cauchemar.