Un nouveau Hellboy qui dégomme de nouveaux monstres ! 

Dog Soldiers, The Descent, Doomsday, Centurion... Toutes des productions nous plongeant dans un contexte horrifique exemplaire, avec une esthétique attirante et un niveau de spectacle fort approbateur et pourtant, ce pauvre réalisateur britannique et méconnu Neil Marshall s’est fait violemment et indûment critiqué pour avoir repris le flambeau d’un des plus fascinants univers de monstres du cinéma. D’un côté, je peux comprendre cette réaction. 

On a tous été en rogne d’apprendre que le maître des monstres Guillermo Del Toro n’a pas pu poursuivre ses aventures du fameux monstre rouge vif dans un troisième film, suite à des remarques et à des critiques du second opus bien trop négatives et dévastatrices pour mettre à terme à la collaboration entre les producteurs et le cinéaste mexicain. Comme le dicton le dit, on ne change pas une équipe qui gagne sauf que c’est l’effet inverse qui s’est produit. Du coup, cela a presque obligé d’autres producteurs à changer la recette, de donner les rênes à un autre réalisateur et de revoir certains éléments de cet univers. Si on est arrivé à là, c’est qu’on l’a cherché.

Alors, maintenant, il faut savoir assumer les conséquences de nos paroles et trouver le plaisir et le divertissement quand il y en a dans une production, au lieu de bêtement écraser une production qui ne mérite pas les mauvaises critiques qui reçoivent actuellement. La première question que je me pose, est-ce que les gens connaissent le réalisateur Neil Marshall ? Ont-ils vu au moins sa production phénoménale The Descent ?

En quelques films seulement, Neil Marshall a su nous prouver que les genres action et épouvante sont deux concepts qu’il maîtrise avec brio et pour moi, cet artiste était largement compétent pour reprendre un univers dont il serait parfaitement à l’aise. C’est tout même moins con que de placer un expert de la comédie musicale pour un quatrième opus Pirates des Caraïbes et bien plus malin de confier la réalisation d’un cinquième film Underworld à une débutante de metteuse en scène. Dès que j’ai vu le nom de Neil Marshall, j’étais bien content qu’on l’ait choisi. Au moins, j’étais sûr de trouver une certaine jouissance et une récréation assumée.

Je n’ai pas hésité une seule fois à aller le visionner dans une salle de cinéma, je n’ai pas regretté de dépenser mon argent pour en payer le prix. Bien évidemment, je savais que je n’allais pas découvrir un Hellboy avec la même patte artistique de Guillermo Del Toro. Du coup, cela n’a pas été une surprise et je pensais bien qu’une partie du film serait une déception inévitable pour moi, mais ce n’est pas le massacre qui est tant déclaré par la presse. 

Bien sûr, il y a des points qui ne sont pas acceptables. Je ne vais pas dire que le plus gros point faible dans le casting est David Narboug. Il n'est certes pas aussi charismatique que Ron Perlman l’était dans la peau du monstre dans les autres longs-métrages mais sa façon d’agir dessine un Hellboy intéressant, plus adulte, avec un air plus sauvage et une apparence plus bad guy que l'ancien interprète. On ne peut malheureusement pas dire autant pour l’actrice Milla Jovovich, elle est toujours aussi inerte et sa présence n’a rien de fabuleux, bien trop insignifiante pour camper une sorcière vengeresse approuvable à nos yeux.

Quant au reste du casting, c’est un peu négligé, presque tous les personnages passent à la trappe. ce mauvais traitement se voit aussi dans la mise en scène. On passe d’une scène à l’autre à une vitesse mal contrôlée pour pouvoir suivre correctement le scénario, c’est à croire que les protagonistes peuvent parcourir des centaines de kilomètres en un laps de temps. Quant au scénario, j’imagine que les scénaristes ont repris un des comics de la société Dark Horse Comics, c’est une simple histoire où Hellboy va devoir se mesurer à une sorcière historique considérée comme un fléau de l’humanité, en retraçant un minimum la liaison entre le roi Arthur et Hellboy. 

Rien d’original, rien d’authentique, et surtout, on compte quelques raccourcis un peu abusés pour définir un vrai suivi des événements. Ce qui change pas mal des autres films d’Hellboy sont les scènes d’action dynamisées par du son pop rock ou métal stylé et une imagerie du gore bien plus poussée que même Guillermo Del Toro n’aurait jamais osé le faire. C'est nouveau, c'est frais, c'est spectaculaire et je me suis bien éclaté. L’ensemble est donc un bon cocktail savoureux et juteux, loin du ratage tel qu’il est l’est décrit à tort. Je ne pense pas que Neil Marshall était le genre de réalisateur qu'il ne prendrait pas soin d'un tel projet. 7/10

• Ça va ?


• Non ! Il y a une bonne femme qui est sortie de ma bouche !