- Qu'est ce qui fait d'un homme, un homme ? Un de mes amis se le demandait est ce que ce sont ses origines ? La façon dont il vient au monde ? Je ne pense pas, ce sont les choix qu'il fait pas comment il entreprend les choses mais comment il décide d'en finir.
Hellboy, le retour !
Pour être sincère, à l'annonce du reboot des aventures de Hellboy j'étais radicalement contre. Étant un grand fan de Guillermo Del Toro ainsi que de cette saga, j'attendais avec impatience la suite des aventures de Hellboy 2 : Les légions d'or maudites, où je voulais absolument voir la naissance des jumeaux de Rouge, ainsi que la prétendue apocalypse. Seulement voilà, Guillermo Del Toro ne l'entendait pas de cette oreille. Après l'avoir maintes et maintes fois repoussé, il a malheureusement laissé tomber le projet qui a finalement été repris par le cinéaste Neil Marshall, en tant que reboot. Le fan vexé et en colère que je fus, qui sur le moment ne voulait aucunement entendre parler de ce film, c'est finalement décidé de grandir un peu et de laisser une chance à cette œuvre.
« Heureusement que seuls les idiots ne changent pas d'avis ! »
Quelle fut mon agréable surprise devant ce spectacle post-apocalyptique-jouissif-saveur-crispy-rouge-bonbon-sanguinaire-déchaînée-décomplexée pour le moins explosif, déchaîné, sanguinaire, macabre, jouissif et réjouissant !
Cela commençait pourtant si mal, avec une scène d'introduction branlante dans laquelle l'on voit la tête décapitée de Milla Jovovich tenir un discours navrant. Cependant, le récit reprend vite ses droits et nous plonge dans un univers outrageusement gore qui pour mon grand plaisir lâche les vannes en étant purement décomplexé autant dans le fond que forme autour d'un ton sarcastique et irrévérencieux en parfaite adéquation avec le personnage dépeint. Une histoire à dormir debout qui fonctionne à merveille en s'articulant autour d'un univers riche peuplé de nombreuses créatures aussi étranges que terrifiantes. Les amoureux de monstres ne devraient pas être déçu, car cet Hellboy n'en n'est pas démuni et de très loin ! Géants, gobelins, créatures démoniaques venant des enfers, un gros porc hybride tout droit sortie de l'univers Duke Nukem, homme-léopard bestial, chauve-souris hybride tout droit sortie de l'univers Batman avec Manbat, ou encore une sorcière visqueuse sans jambes complètement démembrée, tout y passe ! Jusqu'à un château ambulant sur pate ! Un pied d'enfer !
L'ambiance joue parfaitement de son ton gore, visqueux et généreux, en plongeant les spectateurs dans une atmosphère noire putride. Un spectacle atypique et insolite, porté par un réalisateur qui s'est fait plaisir dans une démesure absolue au cours de séquences toutes plus farfelues, violentes et pétillantes les unes des autres. L'action prend le parti d'être trash ! Le sang coule à flot avec une exposition de membres arrachés et tranchés pour mieux être réduits en d'innombrables morceaux de chairs jouissivement exposés. Des duels percutants et amusants appuyés par des chorégraphies de qualités qui seront à l'origine de moments bien sympathiques. L'affrontement entre Hellboy et les trois géants est mythique, de même que la séquence où Devil King Hellboy, chevauche un dragon démoniaque Excalibur à la main. Un spectacle démonstratif qui s'achèvera sur un duel final malheureusement en dessous du reste. C'est dommage, on aurait pu espérer assister à un affrontement de même qualité que pour le duel épique d'Hellboy 2, entre Rouge et le Prince Nuada.
- Rouge, blanc, peu importe. Les gars sont tous pareils.
La distribution est sympathique ! Il n'est pas coutume de commencer par un personnage secondaire, seulement il faut absolument que je parle de l'actrice " Sasha Lane" ! Comédienne qui m'intrigue depuis American honey et Come as you are et dont je commence à être fan. En tant qu'Alice Monaghan l'actrice est top. Alice possède un pouvoir que je n'aimerais pas spécialement avoir tant il est rebutant, voire répugnant. Elle est complémentaire à Hellboy et ne fait pas office de simple suiveuse, apportant une bonne tonalité dramatique au récit. Daniel Dae Kim pour Daimio incarne un soldat inflexible convaincant possédant une capacité plutôt classe. Il forme un duo intéressant auprès d'Hellboy en lui offrant une véritable aide dans les phases d'affrontements.
David Harbour, sous les traits de Hellboy s'en sort parfaitement. Je préfère la performance de Ron Perlman, néanmoins Harbour offre un physique qui passe très bien par le biais d'une mentalité plaisante à suivre. L'écriture de cette version du personnage est moins élaborée. Aucune histoire d'amour à l'horizon pour ce cher Rouge, qui en est encore à régler ses problèmes de gosses mal dans sa peau à cause d'un papa trop sévère. Il reste heureusement bien plus subtil qu'un gros tas de muscles qui dégomme violemment des monstres avec des répliques venus d'un autre temps, bien que cela participe à son charme. C'est un être torturé qui ne parvient pas à trouver sa place dans ce monde qui le rejette, et qui en tant que tueur de démons ne prend aucun plaisir à tuer des monstres (sauf si ce sont des enfoirés), les considérants comme ses frères. Une dualité entre les liens du sang, et le sens du devoir. La relation qu'il entretient avec son père adoptif est ici bien plus exploitée, ce qui permet de mieux saisir ce personnage, qui à l'âge de 10 ans cassait déjà du monstre. Dur dur d'être élevé par papa Ian McShane, qui en tant que Bruttenholm incarne un père adoptif qui passe plus pour un enfoiré, qu'une figure paternelle attentionnée. Il n'en demeure pas moins qu'il est une pièce importante quant à la stabilité de notre héros cornus rouge.
Vient enfin l'antagoniste principale qui est ici une bad girl sinistre, plus précisément une sorcière puissante et cruelle aux allures de Reine des Enfers. « Nimue », incarnée par ma chouchoute, la comédienne Milla Jovovich, est un personnage écrit avec les pieds qui n'a pas l'once du charisme, ni de la profondeur du Prince Nuada. Pourtant, Nimue reste une antagoniste intéressante de par son utilisation entièrement construite sur sa relation avec Hellboy, qu'elle veut comme époux afin de véritablement devenir Reine des Enfers et du monde des humains, pour ensuite enfanter une progéniture diabolique.
En découle une séquence particulièrement réussite, où Hellboy doté de sa couronne de feu, l'Excalibur enflammée dans sa main la lame posée sur son épaule, fait face à une Nimue agenouillée devant son roi, attendant qu'il la désigne comme sa femme. Jusqu'à la fin elle lui voue une totale fidélité, refusant de le tuer, ce qui amène une originalité.
CONCLUSION : ##
Hellboy nouvelle version est un reboot intéressant qui n'a pas à rougir devant la saga culte de Guillermo Del Toro, tant celui-ci ne cherche nullement à le surpasser en jouant sur le même thème, préférant suivre une texture différente ce qui était la meilleure des choses à faire. Le récit est décomplexé, les actions violentes, le concept jubilatoire, les personnages attachants et amusants, mais ce qui est surtout à retenir c'est cet univers totalement '''what the fuck''' avec des monstres sanguinaires et dégueulasses qui se révèlent être là pièce maîtresse de ce théâtre macabre, à l'atmosphère autant putride que dingue.
Une œuvre jubilatoire qui lâche le frein à main à tous les niveaux et ça fait du bien ! J'en veux encore !... Et bien non, ça s'arrêtera là : déception !!!!
- Hey !!! Je suis de votre côté c'est pas sur moi qu'il faut tirer !