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Avant même que le premier film tiré des comic-books Hellboy ne sorte en salles, la firme Revolutions Studios avait déjà envisagé une suite potentielle en cas de succès. Suite à sa faillite en 2006, les droits seront rachetés par Universal Pictures, et cette suite sortira finalement en 2008.


Si le cinéaste Guillermo Del Toro prenait déjà ses distances avec le matériau d'origine dans le premier opus, avec la complicité de l'auteur Mike Mignola en personne, le créateur de Pacific Rim s'éloigne ici davantage de l'univers initial, se réappropriant totalement le monde fantastique du super-héros cornu.


Galvanisé par l'excellent accueil de son magnifique Labyrinthe de Pan, Guillermo Del Toro délaisse l'aspect sombre et ésotérique du comic-book au profit d'une approche qui lui ressemble plus, à la fois décalée et décomplexée. Comme le faisait déjà Mike Mignola avec ses cases, Del Toro s'inspire du folklore européen pour mieux l'intégrer à son univers gothique et fantastique, peuplé d'elfes, de titans et de monstres en tous genres.


Ce qui apparaitrait comme casse-gueule dans les mains d'un réalisateurs moins consciencieux, se montre ici cohérent et fonctionne du tonnerre de Dieu. Pour la simple et bonne raison que Guillermo Del Toro croit dur comme fer à ce qu'il raconte. Aucun cynisme ne vient parasiter sa vision. Le cinéaste aime profondément ses personnages, peu importe le clan auxquels ils appartiennent. Qu'il s'agisse du Prince Nuada, en guerre contre notre monde et se battant pour la survie de son peuple, ou du héros en titre, freak combattant ses semblables dans le but de protéger des humains le voyant comme un monstre, tous les protagonistes ont une véritable épaisseur, un coeur qui bat, sont doté d'une complexité allant bien au delà de leur simple fonction dans l'histoire.


En cinéaste généreux qu'il est, Guillermo Del Toro profite du budget confortable qui lui est alloué pour offrir au spectateur une ribambelle de séquences spectaculaires et galvanisantes, d'où émergent même une dose d'humour, de tendresse et de poésie inattendue. Privilégiant les animatroniques au tout numérique, le cinéaste et son équipe donnent naissance à des créatures de toute beauté, même si les Légions d'or du titre souffrent de CGI à la qualité discutable.


Rythmé, délirant, grisant, foutrement beau et porté par un casting magnifique (Ron Perlman EST Hellboy), Hellboy 2: Les légions d'or maudites fait partie de ses longs-métrages peut-être imparfaits mais dont je suis littéralement tombé amoureux. J'aime son univers, j'aime ses protagonistes faillibles et terriblement attachants, j'aime ce qu'il m'offre et par-dessus tout, j'aime infiniment l'âme et le coeur qui le caractérisent.

Gand-Alf
9
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le 30 juin 2015

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Gand-Alf

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