Un long-métrage bien fun, avec un Ron Perlman au top. Ce n'est pas non plus un chef-d'oeuvre scénaristique, mais la direction artistique est parfaite. Malgré quelques effets numériques qui ont un peu vieilli, les animatroniques et autres prothèses en dur, eux prennent du cachet avec le temps.
On sent ce génie de Guillermo Del Toro tout à fait dans son élément, recréant un univers ésotérique et fantastique hors du commun, piochant ses références chez Jules Verne, Lovecraft ou encore Tolkien. Tout est souci de détail chez lui : que ce soit au niveau des décors, des costumes ou de la caractérisation de ses personnages, le mexicain est à fond dans ce qu'il fait, et pas question de faire un film moche, aussi blockbuster soit-il. Le papa du Labyrinthe de Pan va même jusqu'à "cartographier" les lieux où évoluent les protagonistes, insérant une logique d'espace visible là où nos héros déambulent, de manière à ce que le spectateur sache toujours où il se trouve par rapport à la scène précédente. Un procédé (apparemment emprunté au Psychose d'Hitchcock) que l'on pouvait déjà observer dans Cronos ou L'Échine du Diable, et que l'on retrouve plus tard dans Crimson Peak.
Les scènes d'actions ne sont pas en reste, puisque les chorégraphies sont lisibles et dynamiques, les combats brutaux et crédibles. L'humour et les émotions sont aussi de la partie, très bien utilisés, sans y mettre de lourdeurs superflues et tombant à point nommé.
En conclusion, Hellboy II (meilleur que le premier) est une adaptation très riche artistiquement, qui souffle un vent de fraîcheur sur les films de super-héros, bien qu'il soit vieux de quasiment dix ans.