Il y a des petits films qui font passer des moments de plaisir en toute simplicité, qui donnent le sourire sans jamais forcer aucun trait et qui surprennent notre cœur et nos zygomatiques (plus que notre cerveau c’est sûr) sans crier gare. « Hello, my name is Doris » fait clairement partie de ceux-là. Mais aussi de ceux dont on a pas grand-chose à dire hormis qu’ils sont bons. Mais essayons tout de même. Le film de Michael Showalter est sa seconde réalisation après le très remarqué et peut-être un peu surévalué « The Big Sick » (inédit en France). Mais on y retrouve le même côté feel-good movie où l’émotion se mêle gentiment à l’humour, le second étant privilégié ici de manière sobre et surtout fine. Pas de gros gags lourds ou de répliques censées provoquer l’hilarité (même si elles sont bonnes et bien écrites), juste des petites touches de rire par le biais d’une situation ou d’un geste anodin. Mais on a aussi droit à deux ou trois gros fous rires, notamment le meilleur moment du film lorsque notre Sally part à un concert de rock habillée en fluo. Culte! Cette dose légère d’humour est parfaitement insérée, sans fausse note, au sein du portrait doux-amer de l’héroïne.
Car « Hello, my name is Doris” est avant tout la peinture d’une petite dame simple et gentille dont la vie très ordinaire nous est contée de manière extraordinaire sur le plan narratif mais au demeurant simple sur la forme. On sent toute l’empathie et l’amour qu’ont les scénaristes et le réalisateur envers le personnage et on les partage avec plaisir. Même dans les situations gênantes, le film ne ridiculise jamais Sally. Elle est tellement attachante qu’on aimerait l’avoir comme amie. Durant près d’une heure et demie, on passe un moment hautement sympathique à partager avec elle ses soucis, ses rêves et ses envies. Les seconds rôles ne sont pas inoubliables mais font le boulot pour lui donner le change. Dans le rôle titre, la bien trop rare Sally Field (« Madame Doubtfire », « Lincoln », …) est renversante de simplicité et de drôlerie; elle emporte clairement tous les suffrages. Le long-métrage a la bonne idée d’être court et de ne jamais ennuyer. Quant au final, il a également le bon goût de laisser le spectateur se faire sa propre idée sur le dénouement amoureux avec une joie pirouette plutôt inattendue. Non, vraiment, une belle surprise et un petit film tout charmant.
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