Avant de découvrir Hellraiser, j'imaginais les Cénobites comme des aliens humanoïdes vivants dans des vaisseaux craignos stationnés en orbite, enlevant des humains pour les changer à leur image aux prix de tortures inventives et autres modifications corporelles extrêmes. Une sorte de mélange assumé entre horreur sado-masochiste et science-fiction hard. Bref, un truc avec des héros exclusivement adultes et destiné à ce même public. Sauf que ce n'est pas vraiment cela...
Comme c'est l'auteur du roman, Clive Barker, qui passe derrière la caméra, il ne faut pas chercher de fulgurances au niveau de la mise en scène. La photographie médiocre fait souvent penser à un téléfilm et c'est parfois filmé trop près des visages. Heureusement, les maquilleurs et prothésistes ont fait du bon travail sur le rendu de l'oncle en pleine recomposition osseuse, musculaire et charnelle, ainsi que sur celui des terrifiants Cénobites. Certaines scènes réservent quelques effets bien dégueux et viscéraux, plus authentiques que le tout synthèse d'aujourd'hui. Après, c'est sûr que le film accuse un petit coup de vieux et que ce genre d'effet pourra faire sourire voire rire certains...
Il est regrettable que les Cénobites n'apparaissent qu'après une heure de film (en attendant, il y a un méchant oncle décharné pour nous faire patienter), mais aussi qu'ils débarquent de leur dimension uniquement quand on les "sonne" avec le cube (comme Freddy qui arrive dès que l'on s'endort. Pas très original donc). Frustration aussi au niveau de leurs séances de torture qui se limitent à planter simplement des tas de crochets dans la chair, puis à tirer (de plus, ces scènes là ne doivent même pas durer deux minutes en tout, même en comptant les flashbacks).
C'est d'autant plus dommage que les Cénobites sont visuellement très réussis (notamment leur chef Pinhead, qui a en plus une présence maléfique incroyable) et que leur concept de base est fameux. On ressent donc un réel danger et une tension palpable dès que l'on sent qu'ils vont apparaître. Comme monstres de films d'horreur, ces gothiques cadavériques adeptes du cuir et de la mutilation se posent là. Freddy et ses compères peuvent aller se rhabiller...
Concernant les personnages humains, il y a encore l'éternelle adolescente au centre du récit (même si son importante est égale à celle du personnage de sa belle-mère frustrée, Julia), tandis que l'action se passe principalement dans leur maison. En gros, on retrouve le schéma du film d'horreur classique, à peu de choses près... Grosse déception à ce niveau-là.
Finalement, j'ai trouvé ce film d'horreur bien sage, surtout dans sa première partie qui ressemble trop à un téléfilm fantastique de l'après-midi pour ménagères aimant frissonner. Après, cela s'améliore (même si trop tardivement) quand on comprend que l'arrivée des méchants est imminente, et surtout quand ils débarquent enfin. Cette découverte d'Hellraiser est donc une déception dans l'ensemble, même si j'ai tout de même pris un certain plaisir à le voir, en particulier pour sa tension et son imprévisibilité.
Je serais curieux de voir un remake avec un scénario plus ambitieux, de vrais acteurs et les moyens techniques d'aujourd'hui. Il y aurait un potentiel absolument énorme...