Une entrée en scène sans grand contexte : un homme achète une relique dans un café, il s'enferme dans un grenier et y pratique un rite. Le sang coule.
On apprend son identité à la scène suivante quand un couple, dont le mari est son frère, arrive dans la maison familiale abandonnée jusque lors afin d'y emménager.
J'ai regardé la version uncut, le montage est pour le moins intriguant. Des plans qui semblent s'être glisser maladroitement entre d'autres arrivent finalement à convoquer le bizarre chez le spectateur. De l'angoisse ou du malaise ?
Dur à déterminer avec le personnage de la femme qui agit pour le moins étrangement, très rigide. Est-elle sous l'emprise de conflit intérieur ? Est-ce du à son mari, innocent et naif, qui ne la passionne guère ? Comment en sont-ils arrivés là ? Une réponse unilatérale, sans explications outre mesure, allons bon, ce n'est pas très important après tout, nous sommes là pour voir l'oeuvre des démons.
Les cuts maladroits participent à une intrigue du raccourci. L'action prend le temps pour se mettre en place, mais certains dialogues et relations entre les protagonistes sont clairement bâclées. Dommage le tout est somme toute correctement ficelé.
Arrivent enfin les costumes et maquillages, époustouflants.
La scène de résurrection du corps, qui, de quelques gouttes de sang, s'élève d'une bouillie qui traînait sous le plancher est stupéfiante !
De bonnes astuces, bien orchestrées, quand le paranormal se dévoile enfin.
On voit très vite que toute l'énergie de l'équipe du film s'est concentrée sur les effets spéciaux. N'en déplaise, on en acceptera plus facilement la simplicité des jeux d'acteurs et de leurs personnages. Les Cenobites, démons ou anges, explorateurs des plaisirs interdits, arrivent. Désireux de partager leur découverte d'un lien très intime entre douleurs extrêmes et plaisirs intenses. Ils sont magnifiques.
Pour finir je dirais qu'Hellraiser fut une expérience assez juste de l'étrange. Les maladresses, concessions à la réalisation du film, ont finalement nourri à mes yeux un malaise et une incompréhension participant d'une angoisse de ce qui va survenir.
J'aurais tout de même bien apprécié une réalisation plus aboutie, évitant des incohérences dans leurs réactions aux actions des uns et des autres, et mettant plus à jour la relation au plaisir par la violence dans les interactions des personnages,
qu'on entrapercevra dans les dernières scènes, face au sourire de Frank alors que son corps est écartelé.