"La souffrance mêlée au plaisir, indissociablement"
je ne connais pas l'univers de Clive Barker. Je n'ai lu aucun de ses romans et parmi ses films, c'est le premier que je vois. Mais pas besoin d'être un spécialiste pour se rendre compte que l'auteur a créé un univers très personnel, reflétant sûrement ses obsessions.
Le film commence pourtant de la façon la plus banale possible pour un film d'horreur : l'emménagement d'un couple dans un nouveau logement. Une vieille maison qui, d'emblée, nous paraît glauque. Une maison qui rappelle à la femme, Julia, des souvenirs assez particuliers. Des souvenirs d'adultères, quand elle trompait vaillamment son mari avec le frère de celui-ci, Franck, le ténébreux, le sale gosse. L'attirance de la brutalité, peut-être...
Et ce beau-frère/amant, elle va le retrouver, dans des conditions pour le moins particulières et dégoûtantes. Va alors commencer une horrible succession de scènes mêlant sexualité, sang et mort.
Et c'est là que le film est le meilleur, dans cette union qu'il parvient à créer entre mort et vie, entre sexualité et souffrance, entre jouissance et douleur. C'est là que le film devient vraiment glauque. D'autant plus que ce rapport souffrance/plaisir, nous, spectateurs, y participons pleinement : nous prenons un plaisir sadique à regarder un film où des personnes souffrent toutes les morts possibles (et même celles qui ne sont pas possibles). Nous souffrons en même temps qu'eux et nous en re-demandons. La mise en abîme est vertigineuse.
Autre élément vraiment horrible : le dilemme de Julia, la femme/maîtresse. C'est bien amené, bien représenté, et ça participe bien au climat angoissant du film. A cela, il faut ajouter les trucages, plutôt bien foutus, et il n'en faut pas plus pour avoir un bon film d'horreur.
Cependant, Hellraiser nous rappelle constamment qu'il est un produit des années 80 : il suffit de voir la coiffure de Julia pour s'en rendre compte !
Et c'est parti pour me faire la série !