À l'instar d'un Stephen King qui, déçu par les adaptations cinématographiques de ses écrits, à décider de les réaliser lui-même. Clive Barker, lui, a cependant tenté de faire ça bien. Ça n'évite pas certains écueils, comme des faux raccords grossiers, le bonhomme ayant avoué s'être lancé dans la réalisation dudit film sans rien n'y connaître du tout. Pour info, il s'est pointé le premier jour sur le plateau sans savoir que c'est lui qui « commandait » car étant le réalisateur et ne savait même pas faire la différence entre un objectif de 10 et de 35 mm.

Pourtant, ça n'empêche pas ce Hellraiser de bénéficier d'une certain aura, d'une certaine pâte : l'ambiance, l'image et la musique bien ancrées dans les années '80 ne faisant que renforcer le côté glauque dudit film.


J'ai été surpris de voir les cénobites apparaitre aussi tardivement par contre. Hormis une brève apparition durant l'introduction, il faut bien attendre plus d'une heure pour voir le groupe apparaître dans son entièreté. D'ailleurs, ayant lu cette année quelques tomes de Berserk, je ne peux que faire le rapprochement avec les God Hand, la béhérit et les quelques outils de tortures présents dans l'œuvre de Kentarō Miura. J'ai par contre été déçu quant à leur exploitation. Certes, ils arrivent à faire forte impression vu le peu de temps qu'ils apparaissent à l'écran… mais bordel, leur « disparition » est expédiée ! Quel dommage ! À croire qu'il fallait terminer le film le plus rapidement possible.

Je ne m'étalerai pas sur le trilliard d'allusions sadomasochistes les concernant, déjà parce qu'elles me semblent plutôt évidentes à déceler, ensuite parce qu'il faudrait écrire un livre à ce sujet (et cette critique inintéressante est déjà bien trop longue).

Finalement, j'ai surtout retenu Julia et Frank comme grands méchants. La première étant prête à sacrifier plusieurs hommes afin que le second puisse reprendre forme humaine. Encore une fois, c'est une histoire de cul qui pousse ces hommes à se faire attraper par Julia, et encore une fois, c'est une histoire de cul qui pousse Julia à livrer ces hommes à Frank : cette dernière voulant coucher de nouveau avec lui (il y a bien un terme pour qualifier ce genre de personnage mais je vais m'abstenir par peur d'un bannissement). Concernant Frank, j'ai beaucoup apprécié sa traque de Kirsty à la toute fin, mais surtout sa mort, entre le sadomasochisme et la crucifixion.

Justement, en parlant de fin, les 20 dernières minutes du film sont exemplaires niveau tension et mise en scène. En plus de posséder l'un des meilleurs screamer du cinéma (merci Jésus), la dernière scène, avec son côté cyclique, justifie à elle seule le non-intérêt de faire des suites… mais d'un autre côté, le SDF chelou, le coup du dragon squelettique et pour rappel, le fait que les cénobites ne sont pas exploités comme il se doit, donnent envie qu'il y ait une suite. Cruel paradoxe !


Le film « n'a couté que 1 million de $ » : c'est assez peu compte tenu des effets visuels employés. En cela, même si certains font cheap, vu le budget du film, ça reste un exploit. De surcroit, quand on sait que les effets spéciaux ont été réalisés en un week-end par deux personnes seulement, dont l'une inexpérimentée, Clive Barker, on ne peut qu'être agréablement surpris du résultat.

Sans trop de surprise, on retrouve les copains de Clive Barker dans le film, Doug Bradley notamment, le fameux Pinhead… qui aurait pu jouer le rôle de l'un des déménageurs. Dans la même logique, j'aime bien l'idée derrière le fait de prendre un acteur cadavérique pour interpréter le rôle du Frank cadavérique justement. Le fait de tourner dans une vraie maison a compliqué la réalisation du film, et ça se ressent : la caméra étant toujours placé à des points bien précis, moins errante que dans les films tournés en studio.


Bref, même si je me doute que ce sera moins bon que l'original (comme une bonne partie des franchises de film d'horreur), il me tarde de voir la suite, ne serait-ce que pour voir s'ils vont enfin réussir à exploiter pleinement ces maudits cénobites.

De toute façon, en tant que fan de Verhoeven, du moment qu'il y a de la religion, du sexe et de la violence, moi, je suis conquis… et dire que ça devait être encore plus violent et tourné autour du sexe avant que la MPAA pointe le bout de son nez, quel dommage !

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le 8 oct. 2024

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MacCAM

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