Qu'on ait vu ou non le film, tout le monde connait Hellraiser. Saga culte par excellence, elle est au film d'horreur une référence incontournable que je n'avais pourtant pas encore découverte. Le choc fut brutal, le film possède encore aujourd'hui cette singularité malsaine qui a bâti sa renommée. Entre scènes gores qui font froid dans le dos et ambiances crasseuses visuellement très poussées, Clive Baker malmène son spectateur, sans jamais le faire à moitié. Sa seule intention de ne jamais vraiment donner un sens logique aux forces maléfiques en présence nous place dans une situation difficile à appréhender, qui nous met instantanément mal à l'aise. Dès lors, on assiste impuissant à l'enchaînement macabre des séquences jusqu'à un final bien wtf, à l'image de l'ensemble du film.
Hellraiser puise sa puissance dans l'imagination de son auteur, et c'est en cela qu'il a su se faire une place dans le cinéma horrifique. S'il a un peu perdu de sa superbe avec les années, certains effets visuels ont en effet bien vieilli (les glow after, ça fait sourire), il a en revanche gardé toute sa puissance lorsque les effets numériques sont absents du cadre. La renaissance d'outre tombe, faite de gros plans dégoulinants frappe par son réalisme, un peu à la manière d'un The thing.
Pour conclure, s'il est évident que découvrir ce film aujourd'hui m'empêche de prendre cette claque qui a cinglé la joue des spectateurs il y a quelques années, il n'en reste pas moins que le visionnage fut particulier. Fait de respect, de sourires étouffés mais d'une admiration sans borne devant cette implication d'un réalisateur qu'on devine à 100% dans son travail. Une jolie bobine, cradasse et bien barrée, parfois un peu grossière, mais la plupart du temps génialement créative.