Hellraiser, c'est la saga culte créée par le génie de l'horreur, Clive Barker, mais c'est aussi l'une des sagas cinématographiques à avoir le plus souffert de ses suites. Les deux premiers, géniaux, resteront dans les annales, puis le trois, un correct splatter, était une bonne production pour teens, alors que le quatrième enfonçait la connerie au point d'être renié par ses géniteurs (Kevin Yagher et Joe Chappelle) et être estampillé Alan Smithee, et enfin le cinquième, était un curieux polar qui ne s'en sortait pas si mal, avec en personnage principal Craig Sheffer, connu pour avoir joué le rôle de Cabal, un autre film de Barker. Vint ensuite trois suites, très peu inspirées, produites avec des fonds de tiroirs, et venant mettre en évidence un état de fait, Hellraiser était devenu un refuge à nanar. Et pourtant, qui aurait cru que Víctor García, déjà responsable de l'odieux Return to House on Haunted Hill et Mirrors 2, viendrait en reprendre les rennes pour le faire tomber encore plus bas ? C'est pourtant ce qu'il a fait, avec un maigre budget de 300.000 dollars, utilisés dans un huis clos des plus ennuyeux. Deux teens ont disparu, sa famille le pleure, puis l'un d'eux revient, il y a la boîte, et la continuité logique suit son cours, réussissant à devenir de plus en plus chiant à chacune des scènes. Doug Bradley ayant refusé de reprendre son rôle de Pinhead, tant le scénario étant mauvais et la paie maigre, il aura été remplacé par un pas-vraiment-look-alike, mauvais, tentant de sortir les mêmes tirades poético-maccabres, mais totalement dénuées de recherche et tendant plutôt à faire sourire.
Bref, Hellraiser Révélations nous révèle surtout l'incompétence totale de Víctor García. Pour être poli, il mériterait d'être pendu par les couilles pour avoir pissé à ce point sur l'oeuvre de Barker, et l'on se demande comment après tous ces sacrilèges Boll continue de rester l'homme à abattre.
On ne pourra pas nier que le film offre quelques séquences gores plutôt bien foutues, mais hélas elles nous resservent du copier-coller de ce que l'on a déjà vu auparavant, et qui plus est Hellraiser ça n'est pas que du gore, c'est aussi du malsain et une esthétique sortie des pires cauchemars.
Clin d'oeil à deux balles, les deux familles s'appellent Craven et Bradley; je pense que les concernés n'ont vraiment pas apprécié cet « hommage ».
Note personnelle, si vous voulez supporter le cinéma, et surtout si vous êtes fan de cette franchise, n'achetez pas ce DVD, ce qui encouragerait Dimension Extreme (division merdeuse de Dimension Films) à en produire d'autres. Quand on sait que celui-ci a cumulé les tares, notamment un tournage en 11 jours (plus 15 de post-prod), Dimension s'étant rendu compte au dernier moment que s'ils ne réalisaient pas de suite, ils en perdraient les droits (ce qui n'aurait pas été un mal), et puis une promo annonçant « par le créateur Clive Barker », qui s'est empressé de dire sur Twitter qu'il n'avait rien à voir avec cette bouse, on comprend que le résultat soit si amateur et aussi mal foutu. Quand on se remémore l'époque Dimension et Une nuit en enfer, on a du mal à croire que c'est cette même boîte qui est tombée aussi bas.
Pour conclure, cette production n'est pas à voir si vous êtes fan de la saga, et si vous tentez malgré tout l'expérience il y a fort à parier que vous perdiez tout espoir quant à l'hypothétique remake dont on nous parle depuis des années (ce qui n'est pas plus mal, surtout si l'on repense à Freddy) ou même à enfin avoir une bonne suite. Si vous êtes étranger à l'oeuvre de Barker vous vous amuserez des quelques moments de boucherie, mais cet opus ne vous donnera pas envie d'en voir davantage.
Mention spéciale pour les effets-spéciaux, qui lui octroient le seul point qu'il mérite.