Quand l'intégrité se fait dévorer par l'ambition...
Les idées développées par Michel Muller dans ce film sont stimulantes et, comme souvent chez lui, c'est au vitriol qu'il nous dépeint son propos.
Il s'agit ici d'un sympathique élu de campagne qui se lance dans une autre d'une toute autre ampleur, la présidentielle.
Et c'est la parcours de cet homme intègre, sans histoire, qui œuvre de son mieux pour le bien de ses concitoyens, guidé en cela par les textes tutélaires de ses glorieux prédécesseurs, que nous suivons dans ce film.
Mais ne s'agirait-il pas plutôt d'une descente aux enfers car de concessions de communication en concessions de valeurs, il n'y a qu'un pas que l'agence de communication franchit allègrement à l'insu de son poulain. Ce dernier qui finit bientôt par être prisonnier de l'espoir qu'il suscite chez le petit peuple.
Les personnages sont hauts en couleurs et sans doute caricaturaux (on l'espère !), en particulier ceux de l'agence de communication, d'un cynisme et d'un mépris pour certains qui frisent l'insupportable. Olivier Gourmet est à ce titre excellent dans son rôle de patron d'agence de communication prêt à tout pour vendre son produit, y compris et surtout jouer sur la misère humaine.
Et c'est bien là que le propos du réalisateur nous conduit : le désenchantement sur la politique spectacle où les idées n'ont plus guère d'importance face à l'image médiatique que les candidats doivent se forger pour séduire l'électorat. La forme a succédé au fond et notre démocratie n'est plus qu'une parodie de représentation du peuple.
Ce film possède donc un intérêt certain sur la question du sens dans notre système politique contemporain. Il est cependant parfois un peu long au cours de certaines séquences et aurait gagné à avoir un peu plus de rythme.