Cette critique contient des spoilers non masqués
Dans un futur proche, le vrai amour n'existe plus ; les couples se confient leurs mots d'amour à travers des étrangers travaillant dans des bureaux hauts en couleur d'un Los Angeles improbable, plutôt que de s'aimer réellement ; plus personne n'a le temps pour s'engager réellement - si bien que Theodore Twombly préfère tomber amoureux d'une voix artificielle plutôt que d'affronter le réel, à savoir sa solitude & sa rupture amoureuse avec son grand amour.
En réalité, c'est elle, Her, qui lui faudra pour surmonter sa rupture avec l'amour de sa vie, qui au fond est peut-être bien également la femme, celle désignée par le titre du film. On ne l'apprend qu'à la fin, fin qui m'a fait pleurer à chaudes larmes, je dois bien l'avouer, et qui compense largement un film qui malgré sa photographie, ses couleurs et son cadrage sublimes, a de nombreux défauts.
Mais j'ai décidé de ne pas les relever, et de rester avec le souvenir d'un film tendre, mélancolique et surtout très poétique et juste sur la rupture amoureuse, et sur la distance que la vie nous fait prendre avec ceux et celles qu'on aime, malgré nous & à notre plus grand regret, sans que cela soit, au fond, une tragédie, mais au contraire ce qui nous construit en tant qu'humain/es.
Car Her est un film qui rappelle que malgré la finitude inévitable des relations, restera toujours avec nous un morceau de celles et ceux qu'on a aimés. Magnifique.