Oscar et Golden Globe du meilleur scénario, une romance de science-fiction sur la solitude validée par les critiques, un casting impressionnant pour le peu de personnages présents dans le film (Joaquin Phoenix, Amy Adams, Chris Pratt) et, cerise sur le gâteau, Scarlett Johansson en nouveau système d'exploitation : au moment de lancer le film mon attente était grande,... et hélas bien trop grande pour ce que j'allais voir par la suite.
"Her" m'a parfois rappelé "Lost in Translation" tellement tout est lent dans ce film mais je ne m'attarderai pas dessus car ça aurait encore pu être sauvé par un intrigue pleine de suspens, de réflexions et de rebondissements.
Hélas, dès le début du film (plus précisément quand on comprend que l'attirance entre Theodore et l'OS1 est réciproque) on comprend que "Her" n'est pas une réflexion sur la société comme attendu mais plutôt une romance dont le seul véritable intérêt est le contexte futuriste : un monde où les humains ne s'aimeraient plus entre eux. "Her", contrairement au film de Copolla, pourrait alors, vu son univers, amener une idée, une réflexion : "Comment un humain peut-il tomber amoureux d'une intelligence artificielle ?" et plus intriguant encore "Comment une intelligence artificielle peut-elle aimer un humain ?". L'idée initiale est donc perdue et absolument aucune idée ou même morale n'émerge ou semble être abordée dans la suite du film.. En gros là où, au départ, je m'attendais à une réflexion profonde sur la société actuelle, sur la vraie place et utilité des mondes virtuels dans nos vies (oui j'en attendais bcp...), j'ai eu le droit à une romance entre un homme divorcé dépressif et un système d'exploitation complètement allumeuse (sérieusement c'est choquant). "Her" perd alors le principal intérêt de son scénario initial et vu qu'en plus il ne se passe rien bah on finit par regarder sa montre. La fin, même si elle ne marque pas les esprits, à le mérite de sauver les meubles (spoiler) et alors que la plupart des systèmes d'exploitation partent vers on ne sait où, les deux personnages principaux décident de rester ensemble (enfin un peu de morale : vive les vraies personnes). On comprend alors que les systèmes d'exploitation sont trop "parfaits" pour aimer un seul humain et même pour les cotôyer.
Bon, tout n'est pas à jeter non plus, loin de là. La mise en scène autour de l'acteur principal marche plutôt bien, les musiques et la photo aussi. Les gros points forts du film c'est sûrement le côté visuel et design avec les costumes, les décors et les objets futuristes (mention spéciale au jeu vidéo, c'est vraiment bien pensé). Sans oublier Joaquin Phoenix qui en est pour beaucoup dans ma note finale.
Mon conseil c'est sûrement d'aller voir ce film sans vous attendre à un véritable classique. Oui le film est visuellement très beau et oui l'idée initiale est plutôt bien trouvée, mais "Her" est bien plus une romance sur fond de remise en question sociétale que l'inverse.