Her ayant eu l'Oscar et le Golden Globes du meilleur scénario original, il était évident que je devais me rendre au cinéma pour me faire ma propre idée et voir le résultat. Le scénario est assurément la plus grande force du film. L'époque est déjà assez surprenante puisqu'elle pourrait presque être contemporaine. J'avoue que l'idée d'une relation amoureuse entre un homme et un système d'exploitation est très étrange mais en même temps d'une grande originalité. Il était donc très intéressant de voir comment le réalisateur allait si prendre. Il choisit de se centrer sur la naissance de cet idylle puis de ses conséquences. Il est vrai que deux heures est une durée assez longue pour ce genre de film d'autant plus que les scènes sont répétitives avec une réelle volonté de montrer le quotidien. En conséquence, de nombreux passages sont d'un profond ennui. Malgré cela, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette relation totalement inédite et parfois assez dérangeante notamment lors de scènes "d'ébats sexuels"où le réalisateur choisit un fond noir pour permettre aux spectateurs de se rendre compte de la difficulté de la situation. C'est, certes, plutôt ingénieux mais ces moments-là donnent l'impression d'appeler un téléphone rose. D'autant plus, que Scarlett Johansson a un talent fou pour ce genre de chose.
Heureusement que l'humour est très présent, et cela dès le début pour donner une petite touche de légèreté au film même à la fin qui est assez triste. Personnellement, il s'agit de la capacité de Spike Jonze à mêler avec brio le drame et la comédie qui m'a le plus touché et qui restera ancré dans ma mémoire. Malgré la longueur, Her arrive à reconstituer en deux heures une véritable relation amoureuse avec la rencontre, le coup de foudre, les hauts et les bas et la rupture. Du côté du casting, la performance de Joaquin Phoenix est sans nul doute exceptionnelle. Son personnage est touchant mais aussi énervant du fait de sa passivité permanente. Je le qualifierai du coup d'anti-héros bien qu'il porte en lui une part de chacun d'entre nous. Scarlett Johansson réussit de son côté à nous emmener dans un autre monde grâce à sa voix suave et sexy. Amie Adams ne m'a pas tellement convaincu dans son rôle d'artiste que je trouve moins pertinent que son rôle dans American Bluff.
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