Oui, ce film vaut le coup d'être vu ! Parce-que la critique sur la solitude dans un monde où l'Homme se replie de plus en plus sur soi et trouve à combler un vide dans les nouvelle technologies au lieu de dîner avec son voisin ou sourire aux passants est bon à poétiser . Le réalisateur pose le décors de notre société où tout est fait pour s'isoler. Les oreillettes « cloud » ont remplacé les portables. On avait des films d'anticipation où l'Homme était déjà foncièrement individualiste dans toute sa splendeur, à ne faire l'amour qu'au travers de machines (Enlever moi ce côté animal bordel !). Dans le futur proche de Spike Jonze c'est l'étape avant l'excès. Saurons-nous avoir assez de recul et dire STOP ?! Le talent de Spike Jonze et son côté underground est indéniable ! Scarlet Johanson est si douée qu'on en oublie d'imaginer ses traits sous la voix d'un logiciel informatique et, Joaquin Phénix est sûrement l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Il se dégage de ce film une atmosphère à la Lost in Translation, (filmé à Shangaï supposé être le futut LA, les gratte-ciels renforce cette idée de solitude), la lenteur « grows on you ».
Pourtant, l'indéniable est que 2h de film entre Joaquin Phénix et une voix n'est pas, à tout moment , facile à rendre à l'écran. Et, surtout, le pathos de certaines scènes font sortir de l'hypnose sous laquel nous sommes tombés dès les premières images (rappelant certaines scènes de « Two Lovers »). On s'attendrait parfois, à un peu plus d'audace ou de pudeur qui pourrait en dire deux fois plus... Un beau film qui nous sort de tout ce qu'on nous propose mais n'atteint pas le niveau de « Dans la peau de John Malkovitch ».