Spike Jonze est un cinéaste brillant et unique qui en seulement quatre films s'est créer une filmographie éclectique et passionnante, ici avec Her il signe clairement son meilleur film. Premier scénario original de Jonze celui-ci à gagner l'oscar du meilleur scénario cette année, une récompense totalement mérité tellement ce film est un vent de fraîcheur dans le paysage hollywoodien, bien pensé, intelligent et touchant. De prime abord la relation amoureuse qui fait le centre du film mis à part son contexte original ( un homme et une intelligence artificielle ) est traité de façon classique mais c'est surtout la cohésion de l'univers dans lequel tout ceci est transposé et le finesse de l'écriture qui transcende le matériau de base. Placer dans un futur plus ou moins proche, dans une cité utopique, un Los Angeles idéal Jonze en profite surtout pour faire une critique pertinente et acerbe du monde dans lequel on vit. Dans un monde de plus en plus connecté les humains n'ont jamais été aussi seuls et aussi incompris et Jonze en profite pour faire une étude intelligente de la solitude, le mal du siècle et il bâtit un univers cohérent qui semble réel tellement il est proche de l'univers dans lequel on vit, ce monde sera sans doute le notre dans quelques années. Jonze a donc compris l'époque qui est la notre, ici il l'exagère à peine pour nous montrer cette réalité et que si nous continuons comme cela nous deviendront des êtres déshumanisé qui auront besoin d'intelligences artificielles pour réveiller cette joie de vivre et ses sentiments que l'on croyait perdu. Avec cette base Jonze va créer non pas une mais deux magnifiques histoires d'amours mais avant cela il nous présente Théodore, être à fleur de peau en totale perte de ses repères après une séparation douloureuse, il est confus et introverti, incompris et ayant peur de s'ouvrir aux autres il a perdu la joie de vivre jusqu’à ce qu'il fasse l’acquisition de Samantha. D'ailleurs Jonze fait une utilisation intéressante du système de consommation en plaçant les humains comme de simples jouets que l'on interchange à volonté notamment dans la scène ou Théodore recherche de la compagnie le soir pour du sexphone avec une variation très acerbe du site de rencontre, une scène à la fois drôle et gênante tout comme la scène ou Samantha fait appelle à un corps de substitution, des personnes qui prêtent leurs corps pour que certains puissent vivre pleinement leurs amours avec leurs OS, une scène à la fois malsaine et poignante qui montre que les humains ne sont que des coquilles vides confus sur ce qu'ils ressentent car Jonze désamorce cette situation avec intelligence apportant une profondeur inattendu à un personnage qui était pourtant voué de prime abord à ne pas en être un. C'est toujours avec ce même soucis du détail que Jonze compose ses personnages et ses situations pour les rendre plus authentiques que jamais et arrive en l'espace d'un rendez-vous à créer une jolie fille plus profonde et sensible qu'elle ne le parait de prime abord, il joue habillement avec les préjugés et les perceptions pour créer des relations juste et touchante comme celle entre Théodore et sa meilleure amie. De plus il se sert de la relation entretenue par Théodore et Samantha, une belle histoire d'amour authentique et passionné qui soulève des questions existentielles pertinentes et intéressantes aboutissant sur un coup de théâtre final brillant et en totale cohérence avec l'univers dépeint. Le rapport au sexe est aussi étudier avec originalité car ici les scènes de sexe seront soit fantasmé soit verbalisé et aucun acte charnelle n'aura vraiment lieu ce qui accentue le détachement des gens entre eux, ils sont ensemble sans vraiment l’être. Et plus que de parler de cet amour pure et particulièrement touchant, Jonze nous parle d'un autre amour, peut être plus authentique et poignant même, un amour qui nous est pas montrer avec des mots mais avec des images, c'est la relation entre Théodore et Catherine sont ex femme. En l'espace de quelques passages Jonze créer un belle histoire d'amour, simple et vrai qui est même bouleversante lors de leur dernière confrontation ou on voit ces deux êtres qui ont du mal à ce dire au revoir, ils ne se sont pas vraiment compris mais ils se sont aimés et il y a même une chance pour qu'ils s'aiment encore. Cette relation qui est à peine effleurer dans le film est selon moi la vraie relation du film, celle qui continue à hanter le héros, celle qui n'a pas besoin de mots pour s'épanouir, elle est imparfaite mais c'est ce qui la rend unique et celle qui fait douter Théodore même après qu'il soit avec Samantha. Pour moi la Her du titre symbolise cette femme qui nous fait grandir et qui nous permet de nous faire découvrir qui nous sommes, celle qui restera en nous quoi qu'il arrive ( à la fin la lettre de Théodore peut être interpréter comme un adieu mais aussi comme une nouvelle chance, une lueur d'espoir ). Le casting est impeccable que ce soit les petits comme les grands rôles avec une Olivia Wilde touchante et juste, une Amy Adams à contre-emploie et une Rooney Mara rayonnante est comme à son habitude excellente. Mais c'est clairement Joaquin Phoenix et Scarlett Johansson qui mène le film, elle signe son meilleur rôle ce qui est ironique car elle n’apparaît jamais à l'écran mais elle arrive néanmoins à faire passer une multitude d'émotions avec sa voix particulière et sensuelle ( ne pas voir le film en VO serait un crime ) et lui est bouleversant en arrivant parfaitement à retransmettre les émotions de son personnage, une belle performance. Pour la réalisation Spike Jonze est encore une fois virtuose notamment dans son utilisation de la caméra subjective, il signe une mise en scène élégante et inventive, bourré de détails visuels et d'ingéniosité. Le tout est soutenu par une belle photographie et une musique envoûtante et mélancolique du plus bel effet. En conclusion Her n'est pas seulement le meilleur film de Spike Jonze ainsi que son plus personnelle c'est avant tous un vrai chef d'oeuvre de cinéma, une oeuvre sensible et universelle qui trône parmi les plus belles histoires d'amour au cinéma avec l' Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Gondry, qui mariait déjà habilement science-fiction et romance, ce qui prouve que ces deux genres sont décidément fait l'un pour l'autre mais encore faut-il avoir un cinéaste assez fort et intelligent pour les exploités. Ici pas de souci à avoir car on tient un des meilleurs films de ce début d'année.
Frédéric_Perrinot
10

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le 8 août 2014

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Flaw 70

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