Enfant illégitime.

Une troupe de théatre kabuki vient s'établir dans une ville du sud du Japon, et le chef va à la rencontre d'une femme qu'il a déjà croisé des années plus tôt. De cette aventure est né un fils, qui est désormais un adolescent, et qui ignore tout de ce père, qui se fait passer pour son oncle. Mais cette relation ne plait pas à la maitresse, qui voit cette relation amicale-paternelle d'un mauvais œil.

Herbes flottantes est le remake d'un film déjà réalisé par Ozu en 1934, qui s'appelait Histoires d'herbes flottantes, où d'ailleurs l'acteur principal de ce dernier joue un petit rôle dans cette nouvelle version. Qui gagne au passage la couleur, superbe photo de Kazuo Miyagawa qui tend à désaturer tout ce qui n'est pas rouge, où par exemple la mer perd de son bleu azur.
C'est peut-être un peu long, mais il y a la puissance du récit, qui tourne autour de cet enfant qui ne connait pas son père, mais ce dernier se fait passer pour un autre, pour finir sur un drame vraiment bouleversant, au fond assez moderne sur la place des enfants pour un adolescent. Il faut souligner la grande justesse des comédiens, aussi bien Ganjirö Nakayama (qu'on reverra dans Dernier caprice) que la très (mais alors très) belle Ayako Wakao qui incarne sa maitresse et qui va être celle qui va mener le feu aux poudres.

Mais malgré cela, Ozu garde toujours une immense tendresse pour ses personnages, où aucun d'entre eux n'est un monstre ; comme dirait Jean Renoir, chacun avait ses raisons. Et c'est la force de ces Herbes flottantes, du nom de ces petites villes de province japonaises, de ne jamais juger, d'être à hauteur d'homme.