Hercule, le bon gros péplum à l'ancienne. C'est con mais j'aime ça!
Hercule, et ça repart. Hercule ça fait du bien. Hercule m’a fait le plaisir de ne pas être un mauvais blockbuster, il m’a fait le plaisir d’être juste, un blockbuster efficace, un blockbuster qui place la barre de la moyenne de l’Entertainment plus haut que là où elle tombe trop souvent. Hercule frappe fort. Hercule n’est pas très fin. Hercule n’est pas un type brillant. Mais Hercule frappe bien. Hercule avoir le cœur à la bonne place. Et ça compter pour spectateur qui aime pas quand blockbuster être intelligent mais vicieux.
J’ai été voir Hercule en en attendant véritablement très peu, notamment pas encouragé par une bande annonce qui avait l’air de vendre tous les secrets et toutes les grosses scènes du film avant qu’il ne sorte. Et honnêtement, je m’attendais à une réédition des médiocres Choc des Titans et colère des titans, les si mal nommé. Et c’est probablement ce qui a contribué à me rendre ce dernier péplum en date, très sympathique. La première scène montre Hercule, le mythe du demi-dieu, à la recherche d’une créature au fond d’un marais. La scène nous est racontée par une voix off qui essaie de bien faire monter l’effet dramatique. Ce qui m’a impressionné en mal pour commencer, c’est que, vingt secondes avant qu’elle n’apparaisse je savais que ce film en aurait une. J’ai vraiment eu peur du gros film caricatural et cynique que cela annonçait parce que totalement prévisible. Sauf qu’en réalité, la scène d’action du début n’est qu’un récit du compagnon d’arme d’Hercule. Et la créature du fond du marécage, l’hydre, en réalité, n’existe pas. En un sens, j’en attendais pas tant d’un tel film, surtout à l’heure du tout numérique où les monstres font un concours de celui qu’a le plus gros tentacule. (oui, c’est un garçon)
Et si Hercule, a certes, sa part de caricaturalité, celui-ci compense le tout avec un vrai cœur de bon gros géant. A de nombreux égards, on peut comparer Hercule à Guardians of the Galaxy en ce qu’il ne réinvente jamais la poudre mais crois suffisamment en ses artifices pour rester un spectacle doux à l’œil et prompt à vous faire rire. Hercule est drôle. Peut-être pas toujours, mais souvent. Les deux films sont notamment comparables parce qu’ils mettent en scène une équipe de personnages badass qui, s’ils étaient mal traités par le scénariste, apparaitraient au mieux comme des bourrins sous-exploités. Ce qu’ils restent un peu quand même ne faut pas se voiler la face, mais ! c’est fait, avec attention et premier degré ! Ainsi, le personnage de Groot trouve un double en la personne du barbare enfant qui ne dit jamais rien. On va appeler ça le syndrôme Chewbacca.
Lorsque le film commence, on nous vend véritablement le mythe, comme le faux mythe de Thésée dans le Choc des Titans, si violents en terme d’imageries numériques qu’il assourdit plutôt qu’il impressionne. L’une des qualités des scènes d’actions d’Hercule est qu’elles font l’économie de l’imagerie numérique, à part pour des plans larges un peu baveux de pixels, il faut l’avouer. Toutes les scènes d’actions sont jouées par des acteurs ou des cascadeurs, et cela se sent tout de suite. Jamais, Dwayne Johnson ou l’un de ses compagnons d’armes ne sont substitués (ou très rarement) par un double numérique. Là où les productions marvel travestissent souvent le corps de leur héros pour en faire des matières malléables, capables de se déplacer à des vitesses prodigieuses, jusqu’à parfois générer des personnages entièrement par ordinateur, les héros d’Hercule sont tous à la peines et sont des créatures de chair et de sang qui combattent également des créatures de chair et de sang. Certes on peut pas se passer une fois de temps en temps du numérique pour des plan d’armée, mais la physicalité du colosse Alcide, la musculature sidérante du « Rock » n’est jamais remplacée et l’homme effectue ses scènes d’actions ou de soulèvement de montagne, souvent avec un gros plan qui insiste sur la violence de l’effort. D’ailleurs, les scènes d’action sont un modèle de lisibilité. On sait toujours où on est et pourquoi on y est. En ce sens, ce film fleure bon les films d’actions des années 90. Certes, c’est toujours sympa de voir un film où le héros virevolte partout dans son armure de métal comme dans Avengers, mais retourner à quelque chose de moins vertical et de plus carré, plus physiquement réalisable m’a paru véritablement intéressant.
En un sens, le scénario lui-même est très carré, très simple, mais il est réellement exécuté au millimètre. C’est là qu’on voit les confortables limites de l’exercice. Vous savez parfaitement que le frère d’Hercule va revenir avant la fin du film, mais cela ne vous empêche pas d’apprécier le voyage, sans pourtant ne pas vous laisser surprendre à l’occasion. A de très rares moments, le film sait justement jouer avec les caricatures, et se rendre conscient de sa propre tradition. Et ça, quand c’est fait avec mesure, c’est toujours sympa. Notamment parce que le film est bien fait, vous acceptez de vous laisser embarquer et de vous faire surprendre par les mêmes ficelles. Et ça, quand un film y arrive, c’est qu’il est sur la bonne voie.
Si les héros de Hercule font le choix d’une physicalité moins virtuose que celles de leurs contemporains Marvel et Star Trek, il en va de même pour le scénario qui se refuse à verser dans la mythologie. Dans cette version, Hercule est un ancien soldat, devenu mercenaire, dont la raison de vivre et de faire amende honorable pour un crime passé tout en intimidant ses ennemis par le récit de sa légende. Il est aidé pour ce faire par ses proches, son frère, autre guerrier, par un augure, par une femme archer quasi elfique –qui est la seule à véritablement tirer sur la corde, (lol) si on parle de virtuosité dans la chorégraphie- par un homme brute-enfant et par un conteur d’histoires. Et le plus surprenant, c’est que loin de n’être que de pâles ombres d’Hercule, chacun aura sa petite histoire, son petit développement et sa résolution qui va bien. Hercule, est une leçon de scénario non pas par sa complexité ou virtuosité mais simplement par sa simplicité et sa rigueur d’exécution.
Durant tout le film, Hercule doit lutter avec l’idée même de la légende qu’il utilise pour faire peur à ses ennemis, et cette légende est à la fois un outil comique, une arme dans les scènes de bataille, (sisi) une problématique de sa propre incapacité à s’assumer totalement, et la juste résolution de l’histoire avec un plan iconique génial de fin, d’une histoire bien menée. Sans jamais sombrer dans la mauvais mythologie facile comme de trop nombreuses productions actuelles, Hercule fait semblant de parler d’une grêce qui a existé, et le fait bien, tout en adressant assez justement l’idée de mythe, et la façon dont le mythe, s’il est à l’origine un mensonge, peut aider à soulever des montages. Ou des statues d’Hera. Dans la gueule. Haa. Taper …. Ouaii HERCUUULLE….
Oui faut quand même rester un peu un gosse qui aime les batailles pour aimer ce film^^’
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