En trois mots
- Clivant
- Mécanique
- Frustrant
Au début, j'y ai cru.
Hugh Grant, avec sa bouille accueillante, incarne un hôte charmant qui reçoit deux jeunes missionnaires mormones. Ces dernières, dont l’écriture manque de corps, se retrouvent dans une maison où, dès leur entrée, on sent qu'elles n'en ressortiront pas indemnes. Pourtant, au-delà de cet élément de tension latente, on se laisse aller à suivre ce huis-clos prometteur.
La scène de la rencontre, où les deux missionnaires et leur hôte bavardent dans un salon est intéressante. Grant, avec son sourire disarmant, semble vouloir interroger la foi de ses invitées – et par extension, la nôtre.
Mais voilà : "Hérétique" aurait pu se contenter de cette proposition de thriller psychologique, osée mais intrigante, où le doute s'immisce insidieusement.
Toutefois, c'est dans sa dernière heure que le film perd pied. Le suspens, jusque-là bien entretenu, se transforme peu à peu en une série de clichés, et la tension qui paraissait croissante s'effondre d'un coup.Là où le film semblait vouloir nous tenir en haleine, il se transforme en une pâle imitation des productions BlumHouse. On sent que tout a été pensé pour frapper fort à la fin, mais le résultat tombe à plat : une succession de scènes déjà vues qui pour amateur du genre ne font plus peur.
Le "reveal" final, censé être le sommet de l'intrigue, n'arrive même pas à convaincre. La suspension d'incrédulité se brise, et avec elle, l'intérêt pour l'ensemble de l'œuvre.Le film, au départ une réflexion intéressante sur la foi, le mensonge et la manipulation, finit par sombrer dans le prévisible. "
Heretic" n'atteint donc pas son potentiel, se transformant d'un thriller psychologique prometteur en un produit formaté, dénué de véritable surprise.