Le film est une mise en abime où deux acteurs, incarnant des réalisateurs, planchent sur le projet d'un biopic sur José Rizal, considéré comme un héros aux Philippines, car il était un farouche opposant à la colonisation par l'Espagne durant la seconde moitié du XIXe siècle, ce qui lui valut d'être fusillé à l'âge de 35 ans.
Après un dernier film en 1986, et une participation à un film à sketches en 1993, Mike De Leon disparait totalement des radars pour ne revenir qu'en 2000 avec cet objet très étrange, pas un biopic ni un documentaire, où les réalisateurs qu'on voit à l'image parlent non seulement de celui qui est considéré comme un héros national aux Philippines, mais aussi de ce qui est arrivé au pays depuis un siècle.
Pour apprécier le film, il vaut mieux connaitre qui fut José Rizal, et aussi la situation politique des Philippines, car sans ça, il y a de quoi être largué. Mais là où c'est plus intéressant, outre la beauté de l'image en noir et blanc, c'est que Mike De Leon va vouloir déboulonner la statue du commandeur en essayant d'apporter des témoignages contradictoires à cette figure héroïque, à l'aide de documents. Ce qui est loin de la position officielle, et permet de retrouver le talent de franc-tireur de Mike De Leon, mais la difficulté d'approche pour nous autres français rend le film assez difficile à suivre, voire à comprendre.