Récemment, une comparse m'a déclaré être particulièrement attirée par les "connards". Ce n'est ni la première ni la dernière, mais ça m'interloque toujours un peu. "Le défi", le "côté maso" me dit-on pour expliquer la chose. Soit, j'entends. Mais je ne comprend toujours pas l'attrait.
Cette rapide digression introductive pour justifier ma note que certains pourront juger sévère. Pour adhérer à une comédie romantique, il faut s'attacher à minima au personnage principal, avoir envie qu'il s'en sorte, qu'il (re)trouve l'être aimé. Du coup, léger souci avec le dit personnage principal, interprété par un très bon John Cusack. Ce Rob Gordon, tout juste largué et ressassant ses histoires de cœur passées, est un sinistre connard. Dans sa façon de considérer les femmes, de parler des femmes, d'agir et d'interagir avec les femmes. Qu'il s'adresse directement au spectateur pour justifier ses atermoiements et comportements a nourri jusqu'à l’écœurement l'animosité que je pouvais ressentir pour ce sombre bonhomme. [SPOILERS] Qu'il se voit offrir qui plus est un happy ending et la coupe est pleine [FIN SPOILERS].
Alors je comprend que certains / certaines parviennent à trouver ce Rob attachant, voire s'identifient. La majorité de toute évidence puisque "High Fidelity" est considéré comme un bon film dans le registre des comédies romantiques. Le film est certes aidé par une bande son parfaite, un casting efficace, éclipsé par un sensationnel Jack Black qui bouffe chaque scène de son jeu hyperactif et fendard. Mais bon sang, qu'un connard de ce genre traînant une tête de chien battu tout du long s'en sorte, je ne comprend pas une seule seconde. Je ne vois pas dans quel monde on peut avoir aimé et aimer ce Rob Gordon. Même s'il sait faire des Top 5 à foison (artifice scénaristique un peu creux).
Ah si, celui où on aime les connards.