Des condamné.es à mort lèguent leur fin d’existence à la science, en partant dans l’espace à la découverte de la puissance des trous noirs. En apparence. Le film s’avère plutôt être un miroir de songes et comportements humains poussés dans leurs extrêmes, et ce, avec très peu de dialogues. C’est là que se trouve d’après moi, sa prouesse.
« High Life » est à la fois sensible et brute, à notre image. Hors du temps, ce huis clos nous emmène pourtant dans le passé au travers des bribes d’histoires des protagonistes. Il s’ancre dans un présent allongé par un effet de distorsion spatiale comparable à « 2001 : L’odyssée de l’espace », jonché de péripéties et de relations toutes aussi distordues entre les protagonistes. Mais surtout, il se projette dans un avenir pourtant voué à la mort physique -le destin des condamné.es étant scellé dès la genèse de leur mission spatiale- via l’obsession de la doctoresse damnée pour la reproduction humaine.
Finalement, la question du temps s’efface pour ne laisser qu’un silence presque serein, aussi serein que Monte et sa fille à l'issue de leur mission.