Comme le dit le titre de ma critique, je suis planificateur urbain de profession.
Certes la thématique d'une organisation sociale hiérarchisée et injuste qui conduit indubitablement à sa perte a déjà été traité (avec Snowpiercer notamment). Pour autant, ce film m'a beaucoup surpris !
Il s'agit là d'une micro-société, coupée du reste du monde (matériellement par des parkings à n'en plus finir) avec un projet de vie, portée par un architecte visionnaire, le tout structuré dans un immeuble hiérarchisé.
L'action du film se passe dans une sorte d'univers parallèle de la deuxième moitié du XXème siècle. Le film fait écho aux travaux du Corbusier (et de l'Architecture Moderne par extension), comme si ces idées s'étaient prolongées et poussées à l'extrême !
Précision : Le Corbusier était un grand architecte-concepteur du XXème siècle ayant beaucoup travaillé sur l'habitat collectif, on lui doit les "Cités radieuses" notamment.
N'importe quel aménageur ou planificateur rêve d'organiser soit-même sa société idéale. Mais là où la tâche est impossible, c'est qu'il faut permettre à chacun de s'exprimer, de se mouvoir ou de s'émanciper dans sa société. Et cela malgré tout l'avant-gardisme dont on peut faire preuve !
Pour le cas du film, l'architecte a évidement laissé trop d'importance à l'aristocratie et a crée un environnement injuste socialement, bien que ce n'était pas du tout son intention !
La première leçon qu'il faut en tirer, c'est que chacun d'entre-nous est aménageur à sa façon : l'habitant, le commerçant, le touriste, etc. Tout le monde doit pouvoir s'approprier son lieu de vie et il ne faut pas compartimenter les êtres.
La deuxième, je dirais que c'est qu'il faut une société ouverte sur le monde extérieure : ce n'est pas en la fermant hermétiquement qu'on la protège des dangers extérieures, au contraire ils risquent bien de naître en son sein.