Overrhypé par la fin de High School Musical premier du nom, je ne pouvais que me réjouir à l’idée de voir sa suite. On se rappelle du dyptique Camp Rock et de ce deuxième volet qui faisait passer le premier pour une Palme d’Or. High School Musical 2, c’est un peu le même deal. Faire plus con que le précédent n’était pas chose aisée, mais ses créateurs y sont parvenus, et avec les honneurs.
Commençons par l’histoire. HSM centrait son intrigue sur la grande comédie musicale de l’hiver et la lutte de nos différents protagonistes pour obtenir leur place dans son prestigieux casting. J’imagine que vous étiez tout aussi impatients que moi à l’idée de découvrir un spectacle d’une telle qualité ! Mais Disney Channel préfère nous fister joyeusement en plaçant l’action de son deuxième film durant l’été. Et plus précisément dans un camp de vacances où tous les protagonistes du premier film se sont fait engager, le fruit d’un bienheureux hasard ! De plus, le camp en question est aussi la propriété des parents de Sharpay, la blondasse bourgeoise dégoulinant de rose ayant servi d’antagoniste principale lors du précédent film. C’est donc l’occasion de centrer l’intrigue sur ce personnage que nous adorons tous.
Le film tourne autour du concours de talent organisé par le camp de vacances. Bien évidemment, Sharpay veut en être la star tout en partageant l’affiche avec le beau Troy, interprété par Zac « J’ai la chiasse » Efron. Or il se trouve que Troy est aussi le petit ami de Gabriella, interprétée par Vanessa Hudgens, toujours aussi mignonne mais de plus en plus crispante dans son rôle de fille modèle sans le moindre défaut. Sharpay va donc devoir ruser pour séparer les tourtereaux ! Le mot « enjeux » semble avoir complètement disparu du cahier des charges des scénaristes pour ce second volet. Déjà pour le premier c’était pas trop ça, mais ici on se demande carrément où on débarque avec ce camp complètement déconnecté de la réalité, qui ne semble être qu’un bac à sable pour notre pétasse préférée.
Inutile de dire que ceux qui frisaient la crise d’allergie face au personnage de Sharpay dans le premier opus doivent impérativement éviter cette suite, sous peine de subir des dommages cérébraux irréversibles. Sharpay est partout, dans tous les coins, épiant les autres personnages, manigançant les pires atrocités (enfin, tout est relatif) tout en se faisant manucurer, se pavanant dans une tenue différente à chaque scène. Elle réussit l’exploit d’être encore plus insupportable que dans le spin-off lui étant consacré. Ce dernier avait en effet le mérite de voir notre pétasse chérie se faire maltraiter et mettre les mais dans le cambouis. Ici, on a droit à presque deux heures de Sharpay qui se fait servir comme une princesse et en redemande toujours plus. A partir d’un moment, ce n’est plus possible. Quand il n’y a plus d’espoir, la solution la plus facile est généralement une balle entre les deux yeux, même si je suis personnellement plutôt adepte de la lapidation.
Par rapport à mes attentes, High School Musical 1 contenait en vérité un nombre relativement raisonnable de chansons. Disons que ce n’était pas « trop », on avait le temps d’essuyer la cervelle fondue qui nous coulait hors des oreilles entre deux morceaux. Ici, il n’y a pratiquement aucun temps mort. Les chansons s’enchainent à un rythme effroyable, chaque péripétie, chaque changement d’état d’esprit est sujet à un interlude chanté plus ou moins élaboré et ponctué de chorégraphies improbables. Vous n’aurez tout simplement plus le temps de respirer, pris dans une spirale d’autotune et d’imagerie de mauvais goût. C’est bien simple, j’en venais à craindre chaque note de musique surgissant dans la bande-son, et à raison puisque la plupart annonçaient généralement l’un de ces numéros musicaux confectionnés par le diable en personne. Seul instant de grâce, la chanson hawaïenne, qui m’a ému par son WTFisme extrêmement poussé et m’a rappelé les meilleures heures de Teen Beach Movie.
Les scénaristes ont de plus jugé que 1h37 pour un DCOM, c’était quand même un peu court et ont poussé le vice jusqu’à étendre la durée de vie de ce volet à 1h45. Je dois vous dire que j’ai songé au suicide à plusieurs reprises, particulièrement lors d’un numéro musical très inspiré au cours duquel un Zac Efron très convaincu par son personnage courait dans tous les sens à travers un terrain de golf vide.
Je n’ai même plus la force d’évoquer la romance entre les deux personnages principaux, comble de romantisme baveux. Du pic-nic sous le coucher du soleil à la baignade nocturne (mais en restant habillés parce que faut quand même pas déconner non plus hein), tous les clichés nauséeux y passent.
Il m’est difficile de faire le point sur l’expérience que je viens de vivre. Le premier High School Musical avait toutes les qualités d’un bon Disney Channel Original Movie. Mais cette suite en fait trop, trop de Sharpay, trop de chansons, trop de tout, et transforme le plaisir coupable en amas vomitif et informe, annihilant toute saveur pour ne laisser que cet arrière-goût désagréable, qu’un simple verre d’eau ne peut chasser.
(Franchement je ne suis pas exigeant, tout ce que je demandais c’était Vanessa Hudgens en bikini, et même ça le film me le refuse. Par contre on a droit à Zac Efron torse nu, ça oui. Vie de merde.)