Avant toute chose, je tiens à préciser quelques points sur lesquels j'approuve la majorité des avis : évidemment que High School Musical n'est pas ce qu'on pourrait appeler un "bon" film. Bien sûr que le scénario est cousu de fil blanc et manque cruellement d'originalité, en particulier pour un teen movie. Dès que l'on voit les personnages sur l'affiche, cela saute aux yeux que les stéréotypes les concernant vont être respectés à la lettre, voire poussés jusqu'aux extrêmes pour certains. Of course, parler de manichéisme exacerbé entre le sport, la science et les arts de la scène est presque un euphémisme quand on voit le résultat. Enfin, le plus important : bien entendu que le message de tolérance et d'ouverture d'esprit, non content d'être usé jusqu'à la corde, est traité de façon ridiculement niaise et mièvre au travers de chansons qui le sont tout autant.
Ceci dit, on ne peut pas dire qu'on n'était pas prévenus.
Pourquoi 6/10, alors ? Tout simplement parce que, même si je ne vais pas me faire que des amis en affirmant cela, tout n'est pas complètement à jeter dans High School Musical. J'y viens tout de suite.
En premier lieu, s'il est vrai que Sharpay présente toutes les caractéristiques de la bitch Alpha et que Chad est le sportif aussi stupide et borné que talentueux dans toute sa splendeur, le film a au moins le mérite de ne pas faire de Gabriella l'intello supposée être laide mais qui devient belle en enlevant ses lunettes — bien que ce rôle revienne plutôt à la pianiste Kelsi — ; de même, les parents des héros, notamment le père de Troy, sont présentés comme considérant les nouvelles passions de ces derniers comme des choses à ne pas prendre au sérieux plutôt que comme des menaces vis-à-vis de leurs intérêts, assez loin des archétypes de parents exigeants et envahissants de la plupart des teen movies récents. De plus, les personnages apprennent des leçons pour aller au-delà de leur simple statut social à la fin du film. Certes, c'est cliché, mais ce n'est pas non plus She's All That.
Ensuite, les acteurs ne sont pas si mauvais, loin de là... Ils sont même plutôt justes : les émotions passent bien sans qu'ils aient besoin d'en faire des tonnes, et ce malgré les actions et dialogues très bateau — surtout par rapport aux deux autres films, dans lesquels ils semblent avoir oublié comment jouer et font exactement le contraire. Ne le nions pas : une alchimie est présente entre Zac Efron et Vanessa Hudgens. Ils sont même justes dans l'interprétation des chansons ; après tout, on est dans une comédie musicale, normal que ces scènes soient très théâtrales et clinquantes.
Les numéros musicaux, parlons-en, justement. Bien sûr, inutile de dire que les paroles semblent avoir été écrites par des ados en quelques minutes et que musicalement parlant, c'est loin d'être abouti. Cependant, force est de constater que certaines tiennent la route : je pense à "When There Was Me and You", qui est assez jolie, et aux performances d'Ashley Tisdale et Lucas Grabeel sur "What I've Been Looking for" et "Bop to the Top", très rythmées et maîtrisées ; à côté, il est presque frustrant de voir Zac Efron et Vanessa Hudgens s'attirer les faveurs de leur public en n'interprétant que des slows sans chorégraphie... Il est tout de même dommage que l'on se souvienne principalement de "Breaking Free", qui est pourtant loin d'être la meilleure, en particulier quand on connaît la reprise absolument dégueulasse qu'en a faite un certain ancien candidat de télé-crochet avant de devenir dingue de Nabi-Nabilla. Les autres, eh bien... disons qu'il vaut mieux s'en foutre. "Start of Something New" est très oubliable, "Get'cha Head in the Game" peut facilement se résumer à une tentative ratée de caser un titre de hip-hop/R'n'B dans une BO pop, "Stick to the Status Quo" n'est là que pour montrer à quel point les lycéens américains sont butés au point d'imaginer qu'il ne peuvent pas — dans les deux sens du terme — avoir d'intérêt pour des passions qui ne sont pas les leurs et qui pourra donner des envies de meurtre, et "We're All in this Together", il n'y a rien à en dire, hormis qu'elle représente tout à fait le grand élan de ridicule qu'est la scène finale.
Enfin, le film dans son ensemble est divertissant : si on laisse de côté les clichés et autres facilités scénaristiques, on peut passer un bon moment en famille en le regardant et il saura tout à fait vendre du rêve aux enfants, qui, après tout, n'en demandent pas plus.
Après, je le conçois, 6/10 est probablement une note un peu trop généreuse de ma part, d'autant plus que je l'ai donnée en laissant quelque peu parler la (très) jeune fille de quatorze ans qui a vu le film le jour de sa sortie à la télé et qui avait à l'époque vraiment besoin de rêve. J'espère toutefois rendre justice aux bons éléments de ce film, à mon goût trop souvent laissés de côté au profit de moqueries faciles même si méritées.