Des choses gentilles à dire sur ce film :

Ah ces lettres rouges sur fond noir et les premières notes de Princes of the universe de Queen... L’ouverture de Highlander avait quand-même de la gueule. Pour ce qui est de la suite, c’est plus aléatoire, le film est à la fois grandiose dans l’épopée qu’il raconte, dans les choix de narration qui sont faits et à la fois un peu mou, un peu kitsch même s’il est plus pénalisé par, cruelle ironie, les ravages du temps que par de vraies fautes de goût.

La scène d’ouverture traduit tout ça. L’installation d’une ambiance fléchée fantasy urbaine est très réussie, comme la première apparition de Connor MacLeod (Christophe Lambert) qui semble complètement déphasé, pâlichon, presque comme un vampire. L’opposition entre l’agitation et la foule beuglante du stade et le parking désert, le feu des projecteurs et l’ombre, un affrontement de carnaval tonitruant et un duel pesant... Russell Mulcahy instaure visuellement tout ce qui transpire du prologue. L’univers est posé et, dans l’absolu, plutôt bien...

Mais voilà, chaque mois, chaque année, chaque décennie qui passe rend le combat entre Connor et Fasil (Peter Diamond) un peu plus mou. Un peu plus risible aussi en raison des modes de l’époque notamment. Comment expliquer que Fasil se déplace en pirouettes comme un clown, assez longuement, autrement que parce que c’était stylé à ce moment-là. Mulcahy peut pêcher par recherche de style pour le style, donnant une esthétique parfois beaucoup trop clipesque au film. Son gros bagage dans le domaine se révèle, pour le coup, à double tranchant.

Mises à part ces petites poussées d’esthétisme figées dans le temps, la réalisation de Russell Mulcahy dégage une âpreté évocatrice, les espaces naturels (mais pas que) sont bien mis en valeur et participent à donner au récit quelque chose de rugueux pas très éloigné parfois de son Razorback réalisé deux ans plus tôt. Les batailles et les duels, un peu mous avec le recul, ont leur petit quelque chose d’épique, de cauchemardesque et de graphique aussi. Il y a un esprit comic-book fun qui renforce l’identité de Highlander : les éclairs qui concluent chaque mort par décapitation, les animations finales, l’épée de Kruger (Clancy Brown) qui se monte comme un fusil à lunette...

Sur le fond, Gregory Widen a posé les bases d’une mythologie vraiment intéressante qui prend toute son ampleur par le choix d’une narration au compte-goutte, fondant plusieurs histoires en une, comme les gouttes d’eau qui se rejoignent en glissant sur une vitre, comme les immortels qui ont chacun leur parcours mais qui sont destinés à se croiser, à s’absorber, à ne faire plus qu’un. Cette structure, un flashback après l’autre, permet du même coup une caractérisation des personnages à rebours qui les rend fascinants.

L’interprétation est raccord. Si Christophe Lambert n’y joue pas hyper bien (mais pas hyper mal non plus), il dégage néanmoins une certaine aura mélancolique qui prolonge notamment les flashbacks mettant en scène la relation entre Connor et Heather, un élément central du récit et de la biographie du héros qui n’existait pas dans version originale du script. Sean Connery est l’incarnation du mentor un peu picaresque. Clancy Brown fait du Kurgan un méchant iconique, il a l’apparence qu’il faut, le timbre de voix idéal, il sait cabotiner quand il le faut mais sans franchir la limite.

Malgré ses défauts, on comprend aisément que Highlander, par la mythologie tellement riche qu’il dessine, son esthétique, sa bande son (Michael Kamen et Queen ont fait un super boulot) ait donné naissance à une saga. Un film culte à la fois dans ce qu’il a de bon et de légèrement ringard. Une boîte de Pandore à l’origine de pas mal de calamités sur grands et petits écrans aussi...

Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/highlander

Ou sinon, je regarde juste les 56 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool

Personnage > Agissement

Avait pourtant été prévenu·e de ne pas faire ça – Bagarre > Fracasse une bouteille sur le crâne d’un type – Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » – Crache au visage de son bourreau, geôlière ou interrogateur – Femme qui sauve un homme en mauvaise posture – Mort > Meurt dans les bras d’un autre personnage – Se regarde dans un miroir > Introspection, reprise en main (films à corriger) – Stylé > Balance une petite phrase avant de tuer une personne (ou après) – Tension > Croit apercevoir quelque chose du coin de l’œil/se sent observé·e et se retourne – Tension > Met sa main devant sa bouche ou celle d’un autre personnage pour s’ / l’empêcher de hurler

Personnage > Caractéristique

Blues > Sa femme, sa fille sa mère ou sa sœur est morte – Religion > Fait un signe de croix

Personnage > Citation

Se plaint > « Je ne veux pas mourir »

Personnage > Héros ou héroïne

Fibre héroïque > Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient – Tension > Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es

Personnage > Interprétation

Éternuement forcé – Fait un clin d’œil de connivence lourdement appuyé

Personnage secondaire

Foule en délire > Concert, spectacle, manifestation sportive – Meute compacte de journalistes

Réalisation

Explosion (souterraine) qui fait voler les plaques d’égout – Fin > Le film se termine sur un baiser – Habillage > Placement de produits – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Mise en scène > L’unique rayon lumineux de la scène éclaire les yeux du personnage – Ouverture ou fin > Voix off d’introduction ou de conclusion – Ouverture > Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte voire définition – Technique > Pluie artificielle artificielle – Tension > Le silence se fait quand un personnage entre dans une pièce

Réalisation > Accessoire et compagnie

Pouet-pouet > Décors – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux – Tension > Jet de vapeur projetée par un tuyau qui fuit

Réalisation > Audio

Ambiance sonore > Haut-parleur d’hôpital qui appelle un docteur – Bruit exagéré > Balles qui ricochent contre du métal – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Bruit exagéré > Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling ! – Effet > Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc. – Habillage sonore > Il y a toujours des téléphones qui sonnent dans les scènes de commissariat

Scénario > Contexte spatio-temporel

Ruelle sombre avec de la vapeur qui sort des bouches d’égout

Scénario > Dialogue

À voix haute > Se parle – Foule en colère – Sous-entendu sexuel

Scénario > Élément

Muscle > Entraînement aux arts martiaux en pleine nature – Tension > Les animaux ressentent et réagissent à la présence ou à l’approche d’un danger – Titre du film énoncé dans le film – Un·e proche meurt sous ses yeux

Scénario > Situation

Passion > Moment d’intimité interrompu

Thème > GI Joe

Agissement > Rire de commando/de bande de voyous etc. – Ordonne > « Go, go, go ! »

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Coup de poing pouet-pouet – Carton-pâte > Le regard des personnages ne porte pas au-delà du champ de la caméra

Thème > Rejets, moqueries ou discriminations

Prostitué·e

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Attitude, remarque et/ou stéréotype sexiste – Femme qui crie apeurée dans son coin tandis que les hommes se foutent sur la tronche – Objectification sexuelle > Nichons, fesses

Thème > Testostérone

Muscle > Séquence d’entraînement physique (parfois débile) – Truc de mecs > Retrouvailles tendues (entre 2 anciens amis) avant une franche accolade

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais

Créée

le 29 juin 2024

Critique lue 30 fois

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