Tu ne m'avais pas préparé à ça, vieux coq espagnol.

Au hasard de mes pérégrinations sur le net, je me suis rendu compte que le film Highlander souffre d'une mauvaise image. Le film aurait vieilli, ni une ni deux je le relance (dans une qualité discutable). Avant même de parler du film il faut s'arrêter sur la qualité du scénario qui construit une mythologie dense autour de l'immortalité.Pour faire simple les immortels doivent s'affronter à travers les siècles jusqu'à la rencontre entre les 2 derniers survivants dont le vainqueur va remporter "le prix". Avec ce genre de scénario on pourrait s'attendre à des dialogues didactiques qui prennent le spectateur par la main mais ça n'est jamais le cas. Pour revenir au métrage celui ci débute durant un match de catch filmé de façon très glauque, la moiteur, la foule en délire à la limite de la psychopathie en sont le symbole. On découvre pour la première fois Connor McLeod ( du clan McLeod :D) prostré sur sa chaise dont seule une partie du visage est éclairé. Cette atmosphère sombre et pesante continue avec le premier combat dans les bas fond d'un parking et qui se finit par la manière la plus violente qui soit la décapitation, on découvre par la même occasion la seul façon de tuer un immortel la décapitation. S'ensuit une première partie de l'intrigue l’enquête policière contre Russel Nash ( une des fausses identités de Connor) comme dans beaucoup de films des années 80 on retrouve une critique cinglantes des forces de polices, des incapables, adeptent de la violence gratuite avec des raisonnements très limités. A contrario Christophe Lambert joue un Connor malin qui évite soigneusement les pièges tendus par la flicaille. Même si Brenda de la medico légale s’intéresse fortement à Nash et au trace laissé par un sabre forgé 500 ans avant la conception des sabres samurai. Le scénario pourrait s’arrêter là, étant suffisamment dense pour nous maintenir en haleine. Mais l'une des forces du film c'est le mélange des époques, McLeod vit à travers son passée il est rongé par la solitude et le temps qui passe (étonnamment bien retranscrit par un Lambert au sommet de son art). Donc les flashbacks débutent en Écosse où l'on découvre le clan McLeod qui part au combat face à un autre clan qui a engagé le Kurgan, l’antithèse de Connor, le mal à l'état pur qui ne vit que pour tuer et massacrer les immortels. Suite à sa résurrection après la blessure mortel infligé par le Kurgan, Connor est chassé de son clan. Dès le départ on se rend compte que la vie d'un immortel n'est pas un long fleuve tranquille mais jalonnée de morts, de solitude et de désillusion. Deux rencontres vont changés la vie du héros, Heather son premier amour dont la fin tragique ne font encore qu'accentuer la difficulté de la vie de ses être à part, cette relation est un modèle du genre. On ne tombe jamais dans la caricature des dialogues poussifs des blockbusters des 00s tout est dans la subtilité ( l’échange des regards dans le marché quand Connor comprend que cette relation va le faire souffrir bien plus que la blessure du Kurgan). L'autre relation qui va définitivement le changer c'est l'arrivé de Ramirez incarné par le brillant Sean Connery. Une véritable amitié va se construire entre ses 2 hommes totalement opposé d'un coté le raffinement et la classe de l'immortel millénaire d'un autre la fougue et le coté bourru du jeune écossais. Ramirez va entrainer McLeod, lui faire découvrir ses pouvoirs (quand il découvre à travers le battement coeur d'un cerf c'est d'une rare puissance) tout ça est magnifié par des paysages Ecossais splendide à l'opposé total du coté sombre et âpre de la mégalopole de New York. Cette amitié va évoluer vers une véritable fraternité, Ramirez fait partagé son expérience, la difficulté de maintenir une relation amoureuse pour un immortel notamment. Tout cela pour le préparer à une chose affronter le démoniaque Kurgan qui va tout lui prendre son frère de sang et l’innocence de sa femme. L'intrigue repart ensuite en 1985 ou après divers rebondissements (cabotinage de Clancy Brown on fire, redécouverte des sentiments pour Connor et quelques flashkback qui continue d'enrichir la mythologie)une traque s'instaure entre les 2 protagonistes. Il ne peut en rester qu'un. Dans le plan final on découvre la vision du prix par McLeod qui nous laisse une vision positive après cette vision d'un New York dégelasse, sale et dangereux.


Techniquement c'est le meilleur travail de Russell Mulcahy, l'opposition entre l’écosse et New York comme j'ai déjà pu l'indiquer plus haut est parfaitement retranscrit à l’écran. On retrouve tous les tics visuels des années 80 mais ça fonctionne très bien et ça donne un véritable cachet au film qui comme un bon brandy de 1785 vieillit à merveille.


Évidemment quand on parle d'Highlander, on parle de sa BO chaque morceau de Queen est un tube (prince of universe,a kind of ou who want to live forever) parfaitement utilisé par Micheal Kamen qui va sublimer un tas de scène (la mort d'Heather notamment) grâce à cette partition magnifique.


Je sais une critique qui se contente de raconter le scénario, c'est à chier complet mais dans Highlander on est obligé vu la densité et la complexité du personnage. McLeod est totalement différent d'une époque à une autre qui s'enrichit au fil des rencontres.


Ramirez conclura ma critique bien mieux que moi:


"Patience, Highlander. You have done well. But it will take time. There are generations being born and dying. You're at one with all living things. Each man's thoughts and dreams are yours to know. You have power beyond imagination. Use it well my friend. Don't lose your head. "

AxelMcClane
9
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le 26 oct. 2013

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AxelMcClane

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