La photographie capture des instants de beauté, le cinéma des histoires de beauté. Mais dans Himalaya, photographie et cinéma ne font plus qu'un. Passé l'exposition de l'histoire, un peu laborieuse c'est vrai, mais pas non plus calamiteuse, on pénètre un monde de rêves. Des rêves d'une blancheur éclatante, carressés par le souffle des yaks, brutal et régulier. Une histoire de chefs, d'enfants, de moines mais surtout de la petitesse des conflits humains face à la majesté de Dame Nature. Eriv Valli, photographe de renomée mondiale, fait de son premier long-métrage une lettre d'amour à sa région fétiche, à ses paysages mais aussi à ses tribus, nous emmenant avec lui pénétrer la tradition népalaise. Le choix de la forme, celle d'une fable, camoufle parfaitement les lacunes narratives à travers un ton innocent et enfantin. Les personnages caricaturaux, campés par des acteurs plutôt moyens, sont ainsi parfaitement acceptés par le spectateur. Plus de nuance aurait par contre été souhaitable dans la conclusion, où un panneau avec écrit "Ceci était une fable" eut été plus discret.
Mais peu importe, l'émotion nous submerge plusieurs fois devant cette délicieuse alliance entre photographie et musique. Car la BO,sublime, constituée de chansons traditionnelles bouddhistes déchirantes, est omniprésente.
Himalaya, c'est un film sincère, profondément humain, et d'une beauté qui nous explose à la face à plusieurs occasions. Dommage qu'il y ait ce manque d'ambition au niveau de l'intrigue.