Des claques. Aucun mot ne pourrait mieux décrire les films de Sion Sono. Des claques pendant les 4 heures de Love Exposure. Des claques dans les scènes jouissives de Why don't you play in hell. Des claques dans le scénario tordu de Strange Circus. Himizu est loin d'échapper à la règle. Des claques on en prend plein.
Les acteurs aussi d'ailleurs, encore plus. Si Sion Sono choisit d'adopter un rythme plus lent, il n'en reste pas moins encore plus violent, à l'image des catastrophes dont le peuple japonais doit se relever. Car c'est bien pour lui, et lui seul, que Sion a réalisé ce film. Il lui insuffle le message de se relever, comme toutes ses personnes qui entourent Sumida. Il appelle à la solidarité, à l'espoir, à la fierté, à l'amour. Pas besoin d'hémoglobine en geyser, pas cette fois. Le suicide ne peut être une option. Le suicide c'est la défaite, l'abandon des valeurs, le renoncement.
Du reste, on a droit à tout ce qui fait Sion Sono. Une bande son parfaite, une photographie fine, des relations enfants-parents défaillantes, des acteurs qui hurlent. Ils hurlent leur désespoir, leur joie, leur colère et qu'est-ce que c'est bon.
Sumida représente le Japon, ou du moins sa jeunesse, par laquelle le futur du Japon doit passer. Tout le message de Sion est résumé dans la dernière scène :
Sumida. N'abandonne pas. Sumida. N'abandonne pas.