Après une introduction d'une lourdeur sans nom, Hiroshima mon amour captive enfin pour se révéler comme étant un film dur, très rude et prenant. Hiroshima mon amour nous narre cette histoire d'amour entre une française et un japonais dans cette ville en pleine renaissance après avoir été complètement dévastée. Le cadre de l'intrigue n'est d'ailleurs pas choisi au hasard car je pense qu'il y a un lien de corrélation entre la ville d'Hiroshima et le personnage principal féminin interprété par Emmanuelle Riva puisque ces deux "protagonistes" revivent après un lourd passé. Nouvelle vague oblige, Resnais privilégie une toute autre forme de langage cinématographique en y accentuant l'aspect très littéraire qui ne m'a pas totalement convaincu. Autant ce style fait ressortir efficacement les pensées des personnages mais autant leur manque d'authenticité peine à émouvoir et c'est dommage car le film m'a légèrement touché mais davantage pour sa "petite histoire dans la grande Histoire".
Le destin du personnage de Riva est terrible, la parfaite illustration de la bêtise humaine. D'ailleurs cette illustration est plus efficace que celle de l'introduction puisque là où une certaine distance est prise au début du film, il n'en est pas de même pour le reste. Resnais privilégie l'émotion brute et celle-ci s'avère marquante mais putain ce que ça aurait été percutant si j'avais été conquis par le jeu des comédiens car là clairement ça me laisse une impression mitigée. Y a pas à dire, je n'accroche pas à cette manière de déclamer un texte, trop théâtral, manquant de sincérité. De fait le film ne m'a pas entièrement bouleversé.

Par contre il faut dire que, fatigue oblige, je l'ai vu d'un oeil. Peut-être suis-je passé un peu à côté mais en tout cas je n'y ai pas pris un pied monstre. Mais malgré ce simple oeil ouvert, j'ai quand même pu admirer la grande qualité du film à savoir son esthétique. C'est sidérant de beauté, la photographie y est merveilleuse tout comme la mise en scène et ses succulents plans séquences et autres plans ingénieux.
Je n'ai pas grand chose à dire en réalité sur ce film, j'ai quand même aimé dans l'ensemble malgré les quelques aspects du film qui m'ont plus gonflé qu'autre chose. J'ai beaucoup apprécié la représentation de l'amour, présenté ici sous une forme complexe, les passages de Nevers sont aussi très captivants. L'alchimie Riva-Okada fonctionne suffisamment pour que je crois à leur histoire même si, et je ne le répéterais jamais assez, je n'accroche pas trop à ce jeu typique de la Nouvelle vague. N'en reste pas moins une sombre mais belle histoire, sublimée par une mise en scène talentueuse et avec quelques idées de cinéma intéressantes. Je le reverrais un jour.
Moorhuhn
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le 10 sept. 2012

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Moorhuhn

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