« Tu me tues, tu me fais du bien. »
J'ai eu des échos à propos de Hiroshima Mon Amour à plusieurs reprises dans un cours délais. Ceci m'a donc donné envie de le voir. Euhh alors qu'est-ce que ça raconte ? Une histoire d'amour entre un japonais et une actrice française.
Pour commencer, tout le charme du film se résume à la scène d'ouverture qui est magnifique ; les cendres (que l'on peut imaginer provenir du bombardement) reluisent sur les corps enlacés. Ceux-ci sont filmés en plan rapproché ce qui procure une belle image du rapport sexuel : on voit seulement des caresses, des doigts se crispant sur la peau. C'est d'une grande poésie. La photographie du film est d'une grande qualité, les plans et cadrages sont sublimes.
A côté de l'amour, des images d'après guerre nous sont montrées. Nous voyons des personnes sales, entassées, blessées et amputées qui attendent d'être soignées. Les corps se raidissent sous la douleur et d'autres sont inertes, comme presque mort. Le film est doté d'une grande violence visuelle, il montre des situations effrayantes accentuées par le contraste fort que permet le noir et blanc. Les images sont pleine d'émotion et de tristesse. A la suite de ça, nous voyons l'amour et les rires. La force du film est d'opposer l'amour et la guerre, de jongler avec, même. Vocabulaire de guerre et du plaisir se succèdent : « Tu me tues, tu me fais du bien ».
Durant les quinze premières minutes du film, nous sommes face à la narration d'une histoire. Il n'y a pas de protagonistes, seulement des voix et des images illustrant leur propos. Cela pourraient apporter un certain charme, seulement, la narration et les dialogues sont vraiment moyens. Ils sont tellement mal formulés, c'est irritant. On dirait que la femme veut nous donner des leçons, que le film à une volonté éducative. Elle a une façon étrange de parler, on dirait qu'elle a un livre dans la tête et qu'elle dit se qu'elle lit, ce n'est pas du tout naturel ! De ce fait, ses paroles ne transmettent aucune émotion et cela rend certaines situations ridicules. De même qu'elle a des réactions what the fuckesque ; elle est triste et tout d'un coup elle a un enthousiasme incroyable. On dirait un petit enfant, mais cette image ne colle pas avec les propos qu'elle tient. Ces problèmes de narrations sont vraiment une tare du film (et je ne parle pas du palmier fait de toiles en plastique !).
Je crois que le but de A. Resnais était de dénoncer l'arme atomique par l'amour puisque faites l'amour pas la guerre ! Cependant le message est bien trop diffus, tout au long du visionnage je me suis demandée où le film voulait nous emmener... De plus, les repères temporaux sont très peu présent, par conséquent, on dirait que les jours ne passent pas, il est difficile de se rendre compte depuis combien de temps ils sont ensemble : une semaine, un mois, un an ?
L'autre point appréciable, en plus de la scène d'ouverture et de la photographie, est que l'on comprend le titre du film à la fin. Je trouve que ça à un charme surtout quand on sait ce qu'ils se disent. Pour conclure, l'OST n'est pas terrible et des questions à propos du scénario subsistent. Je retiendrais une phrase « Tu n'as rien vu à Hiroshima ».