Un documentaire qui passe à côté de son sujet

Voilà un film de seulement une heure et trente minutes qui semble en durer au moins dix. L’histoire du photographe Gilles Caron est passionnante, mais le film prend une forme insipide. Le principal problème tient au fait que la réalisatrice se mette elle-même en scène. La voix off omniprésente, monocorde, au tutoiement déplacé et aux grandes phrases faussement jolies, qui déballe des platitudes est passablement agaçante.

Heureusement, pour les passages sur l’Irlande et le Tchad, on profite de quelques interviews des premier.e.s concerné.e.s. Sinon, beaucoup des procédés utilisés pour raconter ce destin incroyable semblent vains. Exemple : l’élaboration d’une carte des déplacements du photographe dans Jérusalem. C’est un moment assez long dont je ne comprends pas très bien l’utilité. De même quand la réalisatrice place (avec une lenteur pénible) des photos de rue devant les rues actuelles, en Irlande. D’accord, c’est ici qu’elles ont été prises. Et ensuite ?

Enfin, les longs moments de photos immobiles qui se succèdent dans un silence total font complètement sortir le spectateur du film. À ce compte-là, autant lire un livre photo, on profitera mieux de ces magnifiques clichés.