L'Argentine, ce n'est pas que la Pampa des gauchos, les étendues gelées d'Ushuaia, la Suisse à Bariloche et l'Europe à Buenos Aires.
L'Argentine a aussi sa Lozère, sa Creuse, son Ariège, et c'est à cette Argentine-là que Carlos Sorin rend un vibrant hommage dans sa filmographie, et plus spécialement dans Historias Minimas.
Le titre n'est pas trompeur: les histoires racontées ici sont minimes, sans la moindre conséquence sur quoique ce soit ni qui que ce soit. C'est juste la vie, un moment de section entre plusieurs parcours indépendants autour de la même ville au même moment. Des regards qui se croisent sans tout à fait se comprendre, parce qu'ils étaient là.
Alors bien sur c'n'est pas exactement joué comme ce qu'on a l'habitude de voir. Pour tout dire, Carlos Sorin reprend son habitude d'avoir des acteurs qui sont pas acteurs. Bien sur, il se passe pas grand-chose, c'est un peu mou et y'a des plans qui sont clairement faits pour la beauté du plan. Mais ca marche, c'est touchant, et on voit ici une Argentine authentique sans démarche voyeuse ou ultra-touristique exagérée.
Un film à lire de toute urgence pour se la péter à mort avec un verre de cognac en main, facon "moi j'regarde des films argentins complètement obscurs".