La grosse déception.
Alors oui forcément, quand la moitié du globe m'a annoncé que c'était une série excellente et que t'étais mort de rire du début à la fin, ca m'a forcément orienté avant même de commencer la série.
Oui, aussi, j'ai peut-être été mal habitué avec la télévision britannique, dont le format court empêche les pertes de rythme et les épisodes pourris.
Oui, je l'admets, j'aime bien les séries un peu alternatives et je DOIS m'accrocher à de chouettes personnages pour pouvoir tenir bon à une série.
Mais Community ne m'a juste pas emporté.
J'avais eu quelques échos de potes qui avaient commencé et n'avaient pas continué bien longtemps (parfois par au-delà du pilote, parfois pas au-delà des trois premiers épisodes), donc quand j'ai craqué un sourire par épisode (parce qu'il y avait un bon dialogue par épisode) sur les trois premiers, j'ai continué. Il parait que "ca devient mieux après", donc autant tenir.
Quand au bout de cinq épisodes j'en étais au même rythme d'un bon dialogue / un sourire par épisode, je me suis dit que j'étais en train de me faire du mal, mais je voulais quand même continuer pour comprendre toute la frénésie mystique autour de cette série dont le charme me passait un peu à coté.
Au dixième épisode, enfin, Alleluia, une scène awesome (la scène de chant/danse). J'ai donc du attendre la moitié de la saison pour trouver un intérêt net à la série. Enfin, un intérêt relatif, puisque le moment valait le coup, mais n'a pas justifié la vision de tout le début. Je me suis donc poussé au cul pour finir cette saison, aller jusqu'au bout des vingt-deux épisodes même quand ca n'me faisait pas rire, histoire qu'on ne puisse pas me dire en société "oui, mais après ca devient mieux".
Et franchement, à partir du milieu de la série, y'a des trucs sympas; sans doute la flanderization des personnages y est-elle pour quelque chose. Mais on ne m'enlèvera pas de la tête le fait que Community est une sitcom américaine lambda, un peu drôle mais pas trop, bien-pensante sous des airs de petite pseudo-rébellion (l'équilibre entre les deux pôles est horriblement géré).
En plus, je pense vraiment être le public-cible de cette série, hein. Je fréquente une fac pourrie, j'ai des potes louches, j'aime le sarcasme et les références de pop culture,... Community a un peu été fait pour moi. C'est juste que ca a été très mal fait pour moi et fignolé à la truelle. Du coup les personnages, au lieu d'être attachants dans leurs dysfonctionnements personnels, sont malaimables (Jeff en tête, que j'ai trouvé fade et puant) et bancals au sens le moins noble possible. Exception à la règle: Abed, magistralement joué et à qui on confie épisode par épisode un rôle de plus en plus formidable.
Community est une série à lire de toute urgence pour le personnage d'Abed et les saynettes de fin d'épisode par Troy et Abed; très souvent plus drôles que l'épisode qui a précédé. Le reste n'est pas à jeter non plus, certains hivers sont rudes et il faut savoir se contenter de ce qui est à portée de main, mais est parfaitement oubliable. (Mention spéciale au dernier épisode de la saison 1, probablement un des morceaux de comédie télévisuelle les moins drôles qu'il m'ait été donné de voir dans toute ma vie)