DAN HARMON IS BACK FOR THE FIFTH SEASON BABY ! MAN IS GOOD !
EDIT en préambule : Bon, c'est réglé, la saison 4 n'existe pas. C'est scénaristiquement mou, cliché, la réalisation est plate, comme fatiguée des excès réjouissants de la saison précédente, les gags rebondissent comme une balle de ping pong tombée dans une motte de beurre avariée. On sent bien l'effort de conserver le ton décalé du showrunner antérieur Dan Harmon, mais c'est effroyablement forcé et peu naturel. Vivement que ce massacre se termine.
La critique qui suit ne concerne donc que les trois premières saisons (à l'instar de la note).
#SixSeasonsAndaMovie ?
Community, la série qui n'invente rien, qui recycle à l'infini des références aux références de références à une multiplicité de produits pop culture divers et variés accumulés depuis trente ans et au delà, confortant toute une génération d'avoir fini trente-six fois tel jeu (passages secrets inclus), de connaitre chaque plan et chaque réplique de tel film (version Director's Cut), d'avoir ingéré 1460 épisodes de Doctor Who et de pouvoir citer tout son casting depuis son lancement, ou d'avoir lu l'intégralité des comics du cousin par alliance de Wolverine.
#JeffreyIsEgocentric !
Jamais je n'ai pu voir une série flattant à ce point dans le sens du poil une génération entière, pour qui la télévision faisait office de baby-sitter dans leur enfance, qui a découvert les consoles avec les jeux affublé d'une bande-son 8 Bit, puis internet et ses lolcats, a grandi, atteint l'âge adulte mais se voit encore refuser le pouvoir car les soixantes-huitards tirent toujours les ficelles (ces derniers faisant élire des acteurs en front office tout en tirant les ficelles dans l'arrière cour). Bloquée dans une adulescence exagérément prolongée, un domaine a pu être investi ces dernières années. Tout ce qui distrait le peuple. Hollywood, les conventions ComicOn et les séries télévisions sont leurs territoires, et Dan Harmon nous offre avec Community le point Oméga de cette évolution dans l'industrie du divertissement.
#AnniesMove :)
Community c'est la Pop Culture esthétisée, faussement élitisée, recyclant des archétypes de personnages, de scripts et de concepts mille fois éprouvés auparavant pour chaque épisode. Si les six premiers sont assez convenus (le temps de vendre la série), dès le septième, Community atteint un rythme de croisière dans une succession de délires jouissifs, mitraillant les clins d’œils et easter eggs. Et le spectateur est fier de reconnaitre telle ou telle référence, il peut comprendre Community, il fait partie des initiés. Tout le monde est plus ou moins un initié (la question n'étant pas "ai-je vu ce film/épisode auquel il est fait référence?" mais "L'ai-je vu avant que ce soit mainstream ?") mais ce n'est pas grave. Tel un badge arboré sur SC, on est drôlement fier. Je ris devant "Community" donc je suis un vrai, un pur, un dur... Un adhérent de la nébuleuse geek, toujours aussi peu définissable qu'étendue.
#OldWhiteManSays...
On ne pourra pas aller plus loin, faire mieux que Community dans l'hommage / plagiat dantesque de toute ce qui constitue la pop-culture, se dispensant complètement de raconter une histoire. With no originality comes no responsibility.
#TroyAndAbedInTheMorning !!!
Ne vous méprenez pas. J'adore Community. Je n'ai pas autant ri devant une série depuis Kaamelott, au point d'avoir des crampes de mâchoire et des larmes au coin de l’œil. A chaque épisode, je frétillais à l'idée de savoir à quelle sauce l'épisode allait être servi. Star Wars ? Sergio Leone ? Doctor Who ? Glee ? Law & Order ? Pixels ? Seigneur des anneaux ? Approchant la 20ème minute, je souriais d'avance à l'idée que la scénette post générique autistique d'Abed et Troy débute... Community a un sens du gag qui repose autant sur une narration prétexte survoltée que la perpétuelle mise en scène de ce qui a déjà été fait ailleurs, en en détournant les enjeux pour rendre le tout hilarant. Répliques, cadrage, montage, effets spéciaux cheaps, musiques et chansons, tout y concourt, au seul service de nos zygomatiques.
#ThisIsMeta
En France on a eu Bref, dressant le portrait d'un loser vaguement antipathique maîtrisant la navigation privée pour aller surfer sur porn3000.com. Aux Etats-Unis ils ont eu Community. La série qui réussit le tour de force d'être consensuelle et bourré de références plus ou moins codées à la fois, magnifique cadeau à toute une génération qui doit se résoudre à devenir adulte.
A noter que cette série, si elle est diffusée et donc traduite en France perdra 103% de son intérêt. Je suis à deux doigts de changer de nationalité.
(Et merci @Before-Sunrise pour m'avoir poussé dans les bras de cette série.)