Hit Man par moktar

Etant particulièrement client du cinéma de Richard Linklater, et étant assez fasciné par la singularité de ses projets, je ne pouvais que me lancer dans le visionnage de Hit Man, film de plateforme avec le nouveau golden boy américain Glen Powell en tête d'affiche.

Hit Man nous narre l'histoire, incroyable mais vraie, de Gary Johnson, un prof loufoque de philo à l'université qui arrondie ses fins de mois en collaborant avec la police en tant que "faux" tueur à gage sous couverture. Il s'amuse ainsi à travailler ses différents "rôles" en fonction du pedigree de ses commanditaires, et en tire même un réel plaisir, et nous aussi. Mais, quand la route de la jolie Madison croise son chemin tout va commencer à dérailler.

Déjà, ce que j'aime encore une fois, c'est qu'on sort un minimum des sentiers battus, et des carcans habituels du film hollywoodien. En même temps vous me direz, c'est un peu normal, ça reste un film "indépendant"... Oui mais bon, on est quand même sur Netflix !

Bref, c'est frais comme approche, d'autant plus qu'on s'attache assez rapidement au personnage principal, même si cela reste compliqué de faire passer Glen Powell pour un monsieur tout le monde. On s'éclate plus à le voir tour à tour se jouer des différentes personnalités de tueurs à gages qu'il incarne. Car je pense qu'il est surtout la le sujet du film et de Linklater : c'est une sorte d'ode au métier d'acteur, dans ses bons côtés, comme dans ses mauvais, où la réalité rattrape petit à petit la fiction, et le fantasme qu'il y a derrière.

D'ailleurs la réflexion va même plus loin à travers une séquence entre le personnage Gary Johnson et son ex, où cette dernière avance une théorie sur qui on est vraiment au fond de nous, et est-ce que l'on peut altérer sa personnalité définitivement.

Mais, j'ai quand même un soucis avec le film. On sent que Linklater surfe sur le genre de comédie (romantique ?) légère, car on ne va jamais craindre le pire pour les personnages principaux. Mais, dans sa dernière partie, il nous montre des péripéties assez graves qui contrebalancent un peu trop avec les personnalités de nos héros. J'ai l'impression que le film a un peu le cul entre deux chaises, en voulant aller au bout de son idée quitte à briser son plafond de verre. Bref j'ai du mal avec cette fin.

Après, mis ça de côté, on prend quand même plaisir à suivre cette aventure rocambolesque jusqu'à sa dernière partie, et puis voir Glen Powell et Adria Ajorna en couple passionnel à l'écran c'est quand même quelques chose. On gardera donc la sympathie pour l'histoire et ses protagonistes principaux, sa légèreté, sa réflexion sur le métier d'acteur pour passer un bon moment.