Il y a quelques mois de ça, je découvrais le projet du film avec entrain et impatience exacerbée (voire hystérie). Cet enthousiasme a vite été freiné lorsque mon regard s'est bloqué sur le ROI, Réalisateur d'Origine Inconnue. Je me suis dit ok les préjugés c'est nase, on va pas s'arrêter là, surtout qu'il y a de quoi faire avec un casting pareil. Sauf que plus tard sort la bande-annonce, deuxième déception, je n'accroche pas aux quelques scènes qu'on peut y apercevoir. Je ne sais plus quoi penser, je le sens un peu mal mais garde espoir tout de même, le cinéma est plein de surprises... BIM ! Après le visionnage d'Hitchcock, un immense bloc de déception est venu s'écraser et assombrir l'éclat - déjà ombragé - de mon espoir.
On a quasiment tous les éléments pour faire un bon film, voire très bon film, seulement ces éléments donnent l'impression d'avoir été assemblés à l'arrache par un mec ayant fait que de mauvais choix.
Premièrement, l’élément le plus important du film, le personnage d'Hitchcock incarné par Anthony Hopkins n'est crédible que par moment, très courts moments. C'est simple, je n'ai quasiment jamais vu Hitchcock, mais plutôt Hopkins déguisé de manière maladroite en Hitchcock. Normal, son visage et son regard noyés sous une tonne de maquillage - non pas des plus mauvais - sont inexpressifs et superficiels, puis on remarque tellement la prothèse au niveau de son cou que nos regards ne peuvent s'empêcher de psychoser dessus... Quand on choisit un acteur aussi connu qu'Hopkins, on se doit de redoubler d'effort pour faire en sorte qu'il soit impeccable afin de pouvoir l'oublier de façon naturelle, c'est d'autant plus difficile et donc périlleux. Sur ce point, c'était carrément le naufrage (et putin quel gâchis). Pour le reste du casting qui sur le papier est intéressant est certes bon mais de-nouveau superficiel, sans âme. Chose tout à fait normale puisqu'on perd un temps précieux sur des choses sans valeurs.
Clairement, on aurait pu se passer de la pseudo-dérive du couple Hitchcock/Alma, qui en plus d'être pas très intéressante est, de surcroît, amenée de manière totalement lourdingue. On ajoute à ça l'aspect psychologique non maîtrisé qui se fait voir et sentir de manière assez ridicule. En effet, les scènes de schizophrénie et profilage criminel qui tournent parfois à l'introspection psychologique sont alourdies par des apparitions directes et quasi-réelle d'Ed Gein. Plus subtil tu meurs.
Les seuls points positifs que j'ai trouvé à ce film sont la belle photo et une scène marrante située à la fin. Lorsque la première diffusion de l'oeuvre achevée a lieu, le public est horrifié par la scène de la douche, Hitchcock derrière la porte battante jubile et prend plaisir à orchestrer leurs cris stridents, au son de la glaçante et cultissime musique de Bernard Herrmann. Unique plaisir.
Une déception presque équivalente à celle que j'ai éprouvé pour My week with Marylin. Lorsqu'on décide de s'attaquer à la reconstitution de la vie d'un artiste de ce calibre et qu'on est pas finalement pas à la hauteur, ça donne un mignon petit téléfilm doté d'acteurs plus talentueux. Une belle façade sans véritable fond. En prime, on s'attire les foudres de cinéphiles en colère et on se grille à vie...