Si le film a le mérite de ne pas sombrer dans les écueils du biopic classique, en décidant de ne se focaliser que sur une partie précise de la vie de son auteur, le réalisateur choisit de ne pas ravir les férus du maître et de son art en ne montrant que très peu de choses (voire rien) sur la création de son chef d'oeuvre, Psychose. Alors qu'il aurait pu être une plongée glaçante dans l'âme torturée de ce génie au travail, une étude précise de la maîtrise du réalisateur sur son plateau, le film décide de contourner son sujet pour ne traiter que de la relation tendue entre lui et sa fidèle épouse, incarnée avec force par Helen Mirren. L'intrigue se fait ainsi plus légère, moins intéressante (avec parfois un aspect *Feux de l'Amou*r lorsque l'épouse s'aguiche de l'ennemi scénariste de son mari). Néanmoins l'émotion finale autour de ce joli couple, le jeu admirable d'un Anthony Hopkins méconnaissable, quelques trouvailles visuelles et l'humour so British du Maître froissent un peu cet ensemble trop lisse et sauvent cet humble biopic.