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Des paysages d’une grande beauté, un bon rythme et une réalisation qui nous fait traverser les siècles à partir d’un site au pied du Mont-Royal. Mais le réalisateur aurait dû consulter de bons historiens plutôt que de reprendre des clichés populaires et mettre à l’écran ses propres préjugés. Le chef iroquoien qui reçoit le crucifix des mains de Jacques-Cartier montre son dégoût pour les blancs qui idolâtrent la torture, alors qu’en réalité, celle-ci faisait partie des coutumes et même des valeurs des amérindiens. On voit une amérindienne ouvrant spirituellement ses bras comme une bouddhiste hollywoodienne tandis qu’un prêtre vocifère sa haine des hérétiques, des apostats, des mahométans et jette son mépris sur cette amérindienne qui s’est entichée d’un colon français. Celui-ci nous apparaît ouvert d’esprit parce qu’il s’est converti à la spiritualité amérindienne. Le réalisateur ignore que ce sont les missionnaires français qui, les premiers, ont vécu avec les amérindiens, appris leurs langues, rédigé des dictionnaires, et les ont protégés contre les commerçants qui abusaient d’eux. Ils ont soutenu les unions entre Français et Amérindiens jusqu’à former le peuple métis à l’ouest de l’Ontario.


Le film rétrécit la place des Québécois et de leurs ancêtres. On n’y voit que deux patriotes. Ils sont tués par les soldats britanniques malgré la bienveillance paternaliste des Walker qui, amis du Dr. Nelson, pourraient laisser faussement croire qu’une grande partie de la population anglophone de Montréal s’était rangée avec les francophones. Enfin, l’équipe de Football de McGill, les Redman, auraient pu affronter les Carabins de Montréal ou les joueurs du Rouge et Or de l’Université Laval, le plus souvent champions au Canada. Mais non, le réalisateur choisit les Gaiters de Bishop pour affronter les Redmen. Le spectateur étranger aura l’impression que Montréal est une ville anglophone, partiellement habitée par des descendants de colons français colonisés, qui ont pu résister aux britanniques grâce au paternalisme Anglo-Canadian. Surtout qu’ils étaient ostracisés par leur propre Église, à laquelle ils pouvaient par bonheur échapper en se réfugiant dans la spiritualité bouddhiste amérindienne. One Entertainment et Téléfilm Canada doivent être satisfaits.

Aurelyc
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le 8 févr. 2018

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