Une fille très spéciale
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le 7 oct. 2023
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Sept ans. C’est le temps qu’il a fallu attendre pour découvrir le cinquième film de la cinéaste belge Fien Troch. Son précédent long métrage – Home – sorti en 2017 et traitant de la difficile réinsertion d’un ado de 17 ans sortant de prison, avait connu un petit succès en remportant notamment le prix Orizzonti (l’équivalent italien de notre section Un Certain Regard) de la meilleure réalisation à la Mostra de Venise 2016.
Les histoires d’adolescents semblent passionner la réalisatrice puisque Holly retrace l’histoire d’une lycéenne, asociale et souffre-douleur de ses camarades, qui découvre qu’elle possède certains pouvoirs surnaturels.
Objet de moquerie de la part des autres étudiants, elle est prise un matin d’une sévère crise d’angoisse : persuadée qu’un terrible événement va survenir, elle appelle paniquée son lycée pour les informer qu’elle n’est pas en état de venir en cours. Sa panique se transforme en prémonition lorsqu’un peu plus tard ce jour-là, un incendie se déclare dans l’établissement, faisant plusieurs victimes chez les jeunes.
Elle prend progressivement conscience de ses pouvoirs quand elle découvre qu’elle possède le don de soulager le chagrin des proches des victimes en les touchant ou en leur faisant un hug.
Elle n’est cependant pas la seule à se rendre compte de ses facultés et, comme tous marabouts, les adultes cherchent à en tirer rapidement profit, faisant au passage de sa vie (déjà pas bien folichonne) un petit enfer.
Le grand point fort du film réside dans l’interprétation tout en finesse de la jeune Cathalina Geeraerts qui interprète Holly. L’actrice, qui a fait ses débuts au cinéma dès 2016, joue à merveille l’ado mal dans sa peau subissant des événements qui la dépasse.
Soulignons également la très belle photo du film, signée par le néerlandais Frank van Den Eeden, auteur notamment des photographies récentes de Girl et Close de Lukas Dhont, ou bien encore du superbe L’Ombre d’un mensonge, de et avec Bouli Lanners. Sa collaboration avec Fien Troch remonte à loin puisqu’ils avaient déjà œuvré ensemble sur Een ander zijn geluk en 2005 et Kid en 2012.
En revanche, j’ai trouvé la mise en scène un peu trop froide, clinique. L’aspect fantastique du teen movie n’est pas assez creusé, la faute sans doute à un budget restreint. On aurait aimé en voir plus, en connaître davantage sur les pouvoirs de la gamine.
Par ailleurs, le film se termine un peu en eau de boudin, retombant à son point de départ sans réelle trajectoire de personnage. Un soufflé au fromage : le film prend son essor, plein de promesses, et le tout retombe en laissant un arrière-goût d’inachevé.
Holly est donc une curiosité sympathique, mais rassemble (bien qu’il n’en soit pas un) des défauts de premiers films fauchés.
Créée
le 14 mars 2024
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