Un jour, des décisionnaires de boites de prod ont cru que le projet d'un film avec Florence Foresti qui joue une hystérique qui ne sait pas bien parler anglais et donc pour toutes ses répliques fait un mélange avec du français, ça serait cool à voir pendant 1h40.
Demander à Jamel Debbouse qui est spécialiste du charabia pseudo drôle (puisqu'il le fait dans... euh... chacun de ses films depuis 20 ans) de jouer exactement sur le même registre c'était parfait. On doublerait la poilade !
Ces décisionnaires ont cru que CINQ scénaristes et DEUX réalisateurs, c'était parfait. Tant de monde aux manettes, c'était multiplier les bons signes.
Ils n'ont pas bronché quand on leur a dit que les chansons de ce film seraient d'Ophélie Winter et de Diams, ces artistes tip-top dont plus personne n'a rien à foutre. Et des blacks chébran de L.A. qui sont censés trouver Diam's cool (ne me forcez pas à réécrire ça s'il vous plait) ça passe aussi.
Jamel qui chante une berceuse à des hyènes qui gardent une propriété privée et qui parvient à les endormir comme ça, Florence Foresti seins nus, le Todd de Scrubs en producteur caractériel, une apparition de Karl Lagarfeld ? Oui oui, inutile de demander, bien sûr que ce sont de bonnes idées pour eux.
Pomper une scène sur Le bal des casse pieds n'est pas non plus problématique, pour eux personne ne s'en apercevrait et même si jamais ça arrivait, ils diraient que c'est un hommage à Jean Yanne.
Ces décisionnaires ne voyaient pas le problème avec le fait qu'une actrice montrée pourtant comme l'inverse d'une bimbo sans cervelle et au contraire intelligente tombe dans le coup monté le plus obvious de l'histoire de l'humanité.
Ils ne voyaient pas non plus le problème si le schéma du "héros qui ment à un autre personnage tout le film est finalement découvert mais parvient à se faire pardonner" était utilisé. Deux fois. Parce que plus c'est gros, plus ça passe.
Et le point d'orgue c'était Foresti et Jamel amoureux. What else ?
Oui, à la première du film ils n'ont pas voulu des critiques qui de toute évidence allaient descendre ce qui s'annonçait comme un horreur, et tant pis pour la mauvaise réputation que ça allait faire au film.
Et ces décisionnaires... ont eu raison. 2,3 millions d'entrées. Toujours sous-estimer le spectateur de base car ça peut rapporter beaucoup de pognon. Ces gens sont des héros.